Une proposition de déplacer la tombe du prophète Mahomet risque de diviser les musulmans

 La tombe du prophète Mahomet, abritée sous le dôme vert de la Sainte-Mosquée d'al-Masjid al-Nabawi à Médine, en Arabie Saoudite, est le deuxième site sacré en ordre d’importance pour les musulmans sunnites et chiites après la Mecque. (flickr/osamasaeed)
 La tombe du prophète Mahomet, abritée sous le dôme vert de la sainte mosquée d’al-Masjid al-Nabawi à Médine, en Arabie Saoudite, est le deuxième site sacré en ordre d’importance pour les musulmans sunnites et chiites après la Mecque. (flickr/osamasaeed)

Détruire le tombeau du prophète Mahomet, situé dans la mosquée al-Masjid al-Nabawi, et déplacer son corps dans une tombe anonyme du cimetière voisin al-Baqi, telle est la dernière proposition hautement controversée d’un influent universitaire saoudien. Le projet, énoncé dans un document de 61 pages, a été révélé par un autre professeur, très critique envers les destructions, ces dernières années, d’artefacts religieux à la Mecque, premier lieu saint de l’islam, et ailleurs dans le pays. Néanmoins, rien ne laisse encore penser que cette proposition se concrétisera. Le gouvernement saoudien a d’ailleurs toujours insisté sur l’importance qu’il accorde aux lieux saints de l’islam, dont plusieurs sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Cependant, les membres du clergé saoudien suivent une interprétation très stricte de l’islam sunnite appelée wahhabisme. Cette doctrine, parfois assimilée au salafisme avec lequel elle partage certaines similarités, interdit à ses adeptes l’idolâtrie d’objets ou de personnes. A en croire, le Dr. Al-Alawi, historien et directeur de la Fondation de recherche sur l’héritage islamique interviewé par The Independent, ce serait donc dans le but de prévenir tout acte d’idolâtrie que Riyad pourrait décider de détruire la tombe.

La destruction des chambres funéraires contenants le tombeau du prophète engendrerait sans nul doute le courroux des musulmans chiites qui vénèrent tout particulièrement le lieu. De plus, comme le rappelle le Dr. al-Alawi, une telle décision pourrait bien raviver les tensions entre les deux principales branches de l’Islam alors que des conflits sectaires ravagent en ce moment même l’Irak et la Syrie.

Chaque année, des millions de pèlerins musulmans effectuent le pèlerinage à la Mecque, considéré comme un devoir religieux que chaque musulman doit accomplir au moins une fois dans sa vie. Sur le chemin de la ville sainte, nombre d’entre eux décident de faire étape dans la ville voisine de Médine afin de prier sur la tombe du prophète Mahomet.

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