
Depuis 2007, la Chine applique une stratégie très efficace pour créer de nouvelles agglomérations : raser des montagnes afin de remplir des vallées et ainsi constituer des immenses étendues plates prêtes à accueillir des millions d’habitants. Si cette technique a déjà été utilisée aux États-Unis lors d’opérations minières, jamais elle n’avait été mise en œuvre à si grande échelle et pour construire des villes. Des projets d’urbanisation titanesques qui auront sans nul doute un impact environnemental important, vient de déclarer un groupe de chercheurs de l’Université Chang’an, à Xi’an.
Pollution de l’air et de l’eau, érosion, glissements de terrain, inondations, destruction de l’habitat d’animaux et de plantes… les conséquences de la chirurgie esthétique qu’exerce la Chine sur la croute terrestre sont multiples et inévitables, avancent les scientifiques dans la revue américaine Nature. « Nous pensons que tant qu’il n’aura pas été démontré qu’ils sont technologiquement, géologiquement et écologiquement viables, il faut que le gouvernement fasse preuve de prudence dans la promotion de ces projets ».

Selon Jennifer Turner, une experte américaine, la décapitation des montagnes chinoises risque de provoquer des pénuries d’eau potable ainsi que l’apparition de déserts, en plus d’autres conséquences imprévisibles. Outre les problèmes environnementaux, les auteurs de l’étude se questionnent aussi sur les coûts faramineux de ces projets. Celui de la ville de Yan’an, lancé en 2012, a coûté 16 milliards de dollars. Il faudra attendre 2032 avant que le sol soit assez ferme pour accueillir les premières constructions.
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