La Chine veut installer un observatoire lunaire en Argentine

Le télescope du Lick Observatory à Mount Hamilton, Californie. (photo flickr/frankz)
 Le télescope du Lick Observatory à Mount Hamilton, Californie. (photo flickr/frankz)

Un observatoire dans le sud de l’Argentine, contrôlé par la Chine. Le dernier projet entrepris par Pékin gène, pour ne pas dire dérange les Argentins. La raison ? Selon les termes de l’accord, en plus de permettre la construction de la structure sur ses terres, l’Argentine n’aurait quasi aucun droit de regard sur ce qui se passe à l’intérieur de l’observatoire dont l’objectif officiel est d’« explorer la lune ». Et pourtant, la présidente du pays Cristina Kirchner serait impatiente de signer l’accord.

Dans l’opposition, on s’inquiète pour plusieurs raisons, rapporte le quotidien La Nación. Aucun statut, civil ou militaire, n’a été renseigné concernant le personnel qui travaillera au sein de cette structure. De plus, les employés seront chinois, a insisté Pékin, et dépendront du code du travail de leur pays, malgré le fait qu’ils travailleront à Neuquén, la ville qui abritera le futur observatoire. Surtout, l’accord prévoit que l’entreprise China Satellite Launch Tracking Control General, en charge de l’établissement, ne paie aucun impôt pendant 50 ans. Enfin, certains craignent que le territoire ne perde sa souveraineté pour devenir chinois.

Les médias locaux s’interrogent sur les raisons qui poussent le gouvernement argentin à vouloir cet accord. Car si le projet représente 300 millions de dollars, il ne devrait avoir que très peu de retombées économiques en Argentine. Seule piste officielle, la Commission argentine des activités spatiales (Conae) a indiqué qu’elle aurait accès au site pour développer ses propres projets de recherche. Pas sûr que cette seule raison arrive à convaincre les sénateurs de l’opposition qui continuent à demander des explications à Cristina Kirchner. D’autant que le lieu d’observation argentin semble faire partie d’un projet global dans lequel s’est lancée la Chine. Pékin a prévu les constructions de deux autres observatoires ces prochaines années, au Tibet et en Antarctique.

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