Les 300 000 déchets en orbite autour de la Terre représentent un gros problème

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 Les 19 000 débris suivis par la NASA. (image NASA)

Il y a actuellement plus de 300 000 déchets en orbite autour de la planète, vient de révéler le média américain Vox en s’appuyant sur un rapport de la NASA peu connu datant de 2009. Du minuscule débris de métal au satellite désactivé vieux de plusieurs décennies, ils constituent ce que les experts appellent « l’espace poubelle ».

Le Département de la Défense des États-Unis et la NASA suivent les déplacements des 19 000 plus gros déchets, d’un diamètre supérieur à 25 cm, en orbite autour de la Terre. Ils peuvent ainsi prévenir les opérateurs des satellites terriens – en particulier la Station spatiale internationale – pour lesquels ces objets représentent les pires dangers.

Des débris dont le nombre évolue exponentiellement depuis que l’homme a commencé à coloniser l’espace dans les années 1950. Et ce dont les experts ont peur, c’est que la densité trop importante de déchets provoque des collisions en chaines, augmentant encore davantage le nombre de débris, rendant certaines zones de l’espace inutilisables.

L'Augmentation du nombre de déchets en orbite autour de la Terre depuis 1960
L’Augmentation du nombre de déchets en orbite autour de la Terre depuis 1960

« L’espace est une ressource finie, au même titre que l’atmosphère, l’eau et la Terre », a déclaré William Schonberg, un ingénieur en aérospatiale, à Vox. « Nous devons faire attention à la manière dont nous l’utilisons ».

Même les plus petits débris peuvent provoquer de gros dégâts, expliquent les experts. En orbite autour de la Terre, une simple vis de quelques centimètres peut atteindre les 25 000 km/h et avoir l’effet d’une grenade sur l’objet avec lequel elle entrera en impact. C’est pour cette raison que, une fois prévenus par la NASA et le Département de la Défense – la plupart du temps trois jours avant une éventuelle collision –, les propriétaires des satellites n’ont d’autre choix que de déplacer de quelques mètres leur appareil. Environ chaque semaine, des satellites verraient leur position modifiée.

En ce qui concerne la Station spatiale internationale, la vigilance est plus importante. La présence d’humains à son bord oblige le déplacement de la structure dès lors que le risque de collision est supérieur à 0,001%. Dans certains cas cependant, l’avertissement n’est pas donné à temps et les astronautes doivent se réfugier dans les capsules rattachées à la station qui servent de « bateau de sauvetage ».

Si tous les débris situés en orbite basse finissent par retomber sur terre et à être désintégrés dans l’atmosphère au bout de quelques années, ceux situés en orbite haute peuvent mettre plusieurs décennies à retomber. Ce qui inquiète les experts, c’est que certaines orbitent, trop polluées, deviennent inexploitables.

Si les moteur-fusées utilisés pour mettre des engins en orbite ont considérablement évolué depuis les années 50 pour se désagréger plus rapidement et ne plus risquer d’exploser plusieurs mois après leur abandon dans l’espace – créant des milliers de débris –, des accidents surviennent toujours.

En 2007, par exemple, la Chine a intentionnellement pulvérisé un de ses satellites météorologies dans le cadre d’un test militaire, générant plus de 3000 débris. En 2009, deux appareils – un satellite russe désactivé et un satellite de télécommunication américain – sont accidentellement rentrés en collision, provoquant la dispersion de 2000 débris.

Les débris générés par la collision des deux satellites. (Rlandmann)
Les débris générés par la collision des deux satellites. (Rlandmann)

Le risque principal, dans cette augmentation du nombre de débris spatiaux, c’est que la fréquence des collisions s’accroisse fortement. Les experts estiment qu’au rythme actuel, nous pourrions passer d’une collision tous les 5 ans à une collision par an d’ici 50 à 100 ans.

Des solutions ont été proposées pour tenter de nettoyer l’espace comme l’utilisation de « vaisseaux poubelles » ou de harpons pour faire retomber les satellites abandonnés. Mais elles ne sont que purement hypothétiques, même pas au stade d’étude et coûteraient des sommes folles. Pendant que certains cherchent des solutions, d’autres prévoient d’envoyer 4000 satellites dans l’espace pour un « Internet mondial haut débit ».

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