La Corée du Sud, par le biais d’un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, a découragé ses citoyens à l’étranger de se restaurer dans les établissements nord-coréens pour ne pas financer le régime de Kim Jong-un.
La majeure partie des 130 restaurants nord-coréens, répartis dans douze pays du monde, opérants hors des frontières du petit pays d’Asie orientale, serviraient en réalité au régime de Pyongyang de source de liquidité pour financer ses divers programmes d’armement, révèle un récent article du journal sud-coréen Chosun Ilbo. Sa source ? Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Corée du Sud :
En regard de la situation politique actuelle, nous mettons en garde nos citoyens résidant à l’étranger et leur recommandons de s’abstenir de fréquenter les restaurants nord-coréens
À en croire Séoul, un grand nombre des restaurants nord-coréens de Chine et d’Asie seraient directement subordonnés au gouvernement nord-coréen. Ces établissements opèreraient fréquemment sous l’appellation « Pyongyang » afin d’attirer les Coréens qui travaillent ou voyagent à l’étranger, ajoute le Korea Times. Quant au personnel nord-coréen, majoritairement composé de serveuses en robes traditionnelles « aussi bien capables de servir des spécialités du pays que d’interpréter des chants de propagande nord-coréenne », il aurait été spécifiquement sélectionné pour sa loyauté au Parti des Travailleurs de Corée.
Le succès semble visiblement être en rendez-vous et le business juteux. Les agences de renseignements sud-coréens estiment même que la Division 39 nord-coréenne (NDLR, une organisation gouvernementale secrète dont le but serait d’alimenter le régime en liquidité) tirerait actuellement près de 90 millions d’euros de ces restaurants chaque année, précise la BBC.
Au-delà des considérations financières, Séoul dit également s’inquiéter pour la sécurité de ses citoyens actuellement à l’étranger, ainsi que l’explique l’agence de presse Yonhap. Ces dernières semaines, Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen, semble vouloir multiplier les défis à l’encontre de la communauté internationale. Le mois dernier, Pyongyang, faisant royalement fit des condamnations unanimes de la communauté internationale, procédait à son quatrième essai nucléaire.
Rebelote le 7 février, lorsque le régime a décidé de la mise en orbite son satellite Kwangmyongsong-4 — une initiative depuis largement considérée comme un test camouflé de missile balistique violant plusieurs résolutions de l’ONU. Quelques jours plus tard, le pays expulsait tous les Sud-Coréens de la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, annonçant dans la foulée la saisie de l’intégralité des équipements de son voisin du sud.
Dans ce contexte, l’avertissement du ministère des affaires étrangères sud-coréen n’a rien de bien étonnant. À noter d’ailleurs que ce dernier avait émis un appel similaire (qui n’avait pas réellement été entendu), il y a six ans suite au naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan.
Rappelons tout de même qu’il convient, comme toujours, de prendre ce genre d’informations avec précaution tant la guerre de propagande à laquelle se livre les deux Corées continue de rendre compliquée la vérification des informations qui émanent de cette partie du monde.
La Corée du Nord, le pays qui suscite involontairement sans doute le plus de hoax au monde après Israel et les USA