Canada : Un restaurant éphémère dont tous les employés sont séropositifs

Tous les employés du June’s Eatery, un restaurant éphémère de Toronto ouvert du 7 au 8 novembre dernier, avaient pour point commun d’être séropositifs. Objectif : lutter contre la stigmatisation des personnes porteuses du VIH.

(Capture d'écran YouTube/ CaseyHouse)
(Capture d’écran YouTube/ CaseyHouse)

Outre sa nature de “pop-up restaurant” (NDLR, un concept venu des États-Unis qui consiste à ouvrir un restaurant éphémère pensé pour fonctionner seulement quelques jours ou, au mieux, semaines avant de fermer), le June’s Eatery a marqué les esprits par un aspect bien plus militant : il s’agit du premier restaurant dont tous les employés partageaient comme point commun leur séropositivité, comme le rapporte le Toronto Star.

L’initiative, qui visait avant tout à lutter contre la stigmatisation dont souffrent les personnes porteuses du VIH, est le résultat d’un partenariat entre le Casey House, une organisation caritative dédiée aux porteurs du VIH, et un chef cuisinier local du nom de Matt Basile. L’idée serait née après qu’un sondage réalisé par Casey House a révélé que près de 50% des Canadiens ne seraient pas prêts à manger un repas préparé par une personne porteuse du VIH — même si les experts sont unanimes quant au fait que le VIH ne peut être transmis de cette manière.
 

 
Le nom du restaurant se veut un hommage à la journaliste, auteure et militante sociale canadienne June Callwood, connue pour avoir consacré sa vie à l’action en faveur de la justice sociale canadienne. En cuisine de ce restaurant qui affichait “Break Bread, Smash Stigma” (NDLR, “Rompre le pain, réduire la stigmatisation”) comme slogan, le chef Matt Basile a développé le menu « avec 14 personnes-improvisées-chefs positives au VIH ». Près de 200 clients ont ainsi pu déguster une soupe thaïe aux poireaux et aux pommes de terre ou encore un tiramisu au pain d’épice préparés pour l’occasion, rapporte l’agence de presse Reuters.

Selon les organisateurs, l’intégralité des places a été vendue à l’avance, en l’espace de seulement quelques semaines, au prix de 98 dollars canadiens (environ 66 euros) par personne. Face à ce succès, l’opération pourrait être répétée dans d’autres villes, comme l’a expliqué Joanne Simons, la fondatrice de Casey House, à Reuters : « Nous serions ravis de faire la même chose dans des endroits comme New York, San Francisco et Londres ». Elle a également déclaré au Toronto Star espérer que les projets de ce type auront un impact sur les résultats des prochains sondages sur le sujet.

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