Israël souhaite interdire la presse gratuite

(Capture Israël Hayom)
(Capture Israël Hayom)

La presse comme quatrième pouvoir, un précepte qui n’a jamais été aussi vrai qu’en Israël en ce moment. Ou au moins, comme soutien du pouvoir en place. Depuis 2007, le quotidien Israël Hayom (Israël Aujourd’hui), est distribué gratuitement dans les rues du pays. Détenu par le milliardaire Sheldon Adelson, il est rapidement devenu le journal le plus lu d’Israël. Une situation qui met la Knesset (le parlement, ndlr) dans l’embarras ; Israël Hayom, tout comme son propriétaire, sont très pro-Nétanyahou.

A tel point que le parlement discute en ce moment d’une « loi d’avancement et de protection de la presse écrite en Israël » qui interdirait la diffusion de quotidiens gratuits. Officiellement, ce texte est censé protéger la presse payante. Mais dans les hautes sphères du pouvoir, cette proposition a trouvé le nom de « loi Israel Hayom », du nom du journal qu’elle tente de faire interdire. Véritable gouffre financier, le titre de presse aurait nécessité 50 millions de dollars d’investissements depuis sa création. Son richissime propriétaire, qui a fait fortune dans les casinos, s’en sert pour faire passer ses idées. La semaine dernière, il a déclaré que les Palestiniens étaient « une nation inventée » dans « le seul but de détruire Israël ».

Déjà mis en danger en 2010 par une proposition visant à interdire la diffusion gratuite d’un journal pendant plus d’un an – proposition rejetée en mai 2010 –, Israël Hayom pourrait bien être obligé de devenir payant sous peu. La séance plénière de mercredi 12 novembre a permis à la loi de recueillir une majorité de votes de la part des députés. « C’est une honte pour la Knesset », a marmonné Benyamin Nétanyahou à l’issue du vote, rapporte le Jérusalem Post.

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