Le gouvernement sud-soudanais recruterait de jeunes garçons âgés de 13 ans et plus, parfois de force, pour aller combattre les forces de l’opposition à Malakal, la capitale de l’État du Haut-Nil, explique l’ONG Human Rights Watch dans un communiqué paru ce lundi.

Recruter et faire usage d’enfants soldats âgés de moins de 15 ans constitue un crime de guerre, selon les Nations Unies. Pourtant, à en croire ce récent communiqué de l’ONG Human Rights Watch, cela n’a pas l’air de gêner le gouvernement du Sud Soudan, pas plus que ses opposants, qui continue de gonfler les rangs de son armée avec des enfants en dessous de cette limite d’âge.
“Malgré des promesses répétées du gouvernement et des forces de l’opposition de ne plus faire usage d’enfants soldats, les deux camps continuent de recruter et d’utiliser ces enfants lors des combats”, indiquait récemment son sur blog Daniel Bekele, le directeur de la branche africaine de Human Rights Watch.
Le plus jeune pays du monde, indépendant depuis le 9 juillet 2011, est déchiré par un conflit interne, aux racines politico-ethniques, depuis maintenant plus d’un an. Un conflit féroce au sein duquel les forces gouvernementales du président Salva Kiir s’opposent à celles du mouvement d’opposition mené par Riek Machar, l’ancien premier ministre.
L’Armée populaire de libération du Soudan, devenue armée nationale à la suite de l’obtention de l’indépendance du pays, avait pourtant récemment fait des progrès en matière de lutte contre l’usage d’enfants soldats, une pratique courante dans le pays. En août 2013, l’ordre avait même été donné de mettre un terme définitif au recrutement d’enfants soldats âgés de moins de 18 ans.
Néanmoins, l’éruption d’un nouveau conflit armée en décembre 2013 semble avoir mis à mal ces directives. L’Unicef considère d’ailleurs que, depuis le début du conflit, plusieurs centaines – possiblement des milliers – d’enfants ont été envoyés au combat, et ce pour les deux camps.
Le 12 février dernier avait lieu la Journée internationale des enfants soldats, organisée par l’UNICEF. Il resterait de 250 000 à 300 000 enfants soldats à travers le monde – un chiffre qui varie selon les sources. Dans certains cas, ils sont recrutés de force, parfois, l’enrôlement est volontaire, motivé par l’espoir d’améliorer ses conditions de vie ou une quête de vengeance.
Depuis 2002 et l’adoption du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, des mesures ont été prises à l’échelle internationale pour lutter contre la tragédie que constitue l’utilisation d’enfants soldats. Ainsi, le protocole adopté par l’ONU fixe l’âge minimum du recrutement obligatoire et de la participation directe aux conflits armées à 18 ans. L’âge minimum du recrutement volontaire est, quant à lui, fixé à 15 ans et plus.
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