[Jeu de cartes] Qui importe et exporte quoi dans le monde ? 🔒

Cette semaine dans [Jeu de cartes], nous vous proposons de réfléchir au fonctionnement de l’économie mondialisée en faisant le point sur les marchandises les plus importées et exportées par les différents pays du monde. Pour ce faire, nous examinerons deux cartes réalisées par VoucherCloud, un site britannique spécialisé dans l’émission de bons de réductions, en se basant sur les données recueillies en 2015 par l’Observatoire de la Complexité Économique (OEC).

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Un porte-conteneurs quitte le port de Savannah, dans l’État américain de Géorgie.
(Photo Flickr/ Tom Driggers)

Au XXIe siècle, à l’heure de la mondialisation, les économies des différents pays du monde sont toujours plus interdépendantes. Tout le monde exporte et tout le monde importe. Simplifions les choses à l’extrême : certains pays s’avèrent très riches en ressources naturelles ou produits manufacturés et d’autres très pauvres. Il faut dire que mère nature n’a pas toujours distribué les cartes de façon équitable. Logiquement, chacun souhaite combler ces manques, en fonction de ses priorités du moment. Pour ce faire, la grande majorité des pays (que cela soit fait par les États eux-mêmes, ou bien par l’intermédiaire d’acteurs privés) exportent (NDLR, vendent et expédient à l’étranger) leurs surplus de ressources pour pouvoir en retour importer (NDLR, faire entrer dans le pays quelque chose qui vient de l’étranger et qui entre dans le cycle de l’économie) ce qui les intéresse.

Si la plupart des gens ont une vague idée des importations et exportations majeures des grandes régions du monde, il reste complexe de suivre les évolutions perpétuelles de marchés changeant dans tous les pays. C’est pour cela que le travail réalisé par VoucherCloud est intéressant. En effet, l’équipe de ce site britannique spécialisé dans l’émission de bons de réductions a réalisé une série de cartes illustrant visuellement les marchandises et les ressources les plus importées et les plus exportées par les différents pays du monde. Ils ont ainsi utilisé des données de l’Observatoire de la Complexité Économique (OEC) — un projet mis en place par le M.I.T. en 2014 dont l’objectif est de mettre au point des outils de visualisation avancés des flux économiques du monde à l’heure de la mondialisation.

Avant d’aller plus loin, il convient tout d’abord de remettre ces données dans leur contexte. Rappelons par exemple que la Chine (qui exporte principalement des ordinateurs) représente à elle seule 15% des exportations mondiales, alors que la Syrie n’est responsable que de 0.0039% de ces exportations. Ainsi, en montrant les principales exportations et importations de chaque pays, VoucherCloud explique n’offrir qu’un aperçu des mécanismes micro-économiques de chaque pays — et de comment ces derniers varient par rapport au reste du monde. Sur les cartes qui suivent sont inscrits sur chaque pays les noms des ressources ou marchandises représentant le pourcentage le plus important des importations et exportations avec le reste du monde.

Cette précision faite, nous pouvons maintenant nous pencher sur les exportations avec la carte ci-dessous :

Principales exportations par pays. cliquez pour agrandir (Source : vouchercloud)
Principales exportations par pays.
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(Source : vouchercloud)

Cette carte des exportations permet de souligner l’existence de grands déséquilibres mondiaux en matière de répartition des ressources. Le pétrole, sous toutes ses formes, continue d’être le produit le plus exporté dans 53 des 187 pays étudiés. Il s’agit de pétrole brut dans 24 pays, de pétrole raffiné (NDLR, c’est-à-dire traité pour en tirer le maximum de produits à haute valeur commerciale) dans 18 et de gaz de pétrole dans les onze restants.

Les exportations de métaux, de minéraux et de matières organiques arrivent en seconde position. Dans 50 pays, ces matières premières représentent la clé de voûte de l’économie. En premier lieu, on retrouve l’or, première exportation de 16 de ces pays. Les moins chanceux, comme l’Indonésie ou la Corée du Nord se tournent vers l’or noir et exportent des briquettes de charbon. D’autres, comme le Liban, fournissent au monde ses bijoux. Le Niger, lui, se positionne sur le dangereux créneau des matières chimiques radioactives. Enfin certains, comme la Gambie ou les Îles Salomon continuent de se concentrer sur l’exportation de bois non traité.

Le problème de la faim dans le monde étant malheureusement loin d’être résolu, 35 pays se concentrent sur l’exportation de nourriture. Pourtant, les produits exportés ont parfois de quoi surprendre, notamment dans le cas des petits pays et des pays insulaires. Ainsi, la Nouvelle-Zélande exporte majoritairement du lait concentré, la Barbade des alcools forts, l’Afghanistan du raisin, les Maldives des filets de poisson et les Comores des… clous de girofle.

Il est intéressant de remarquer qu’il existe aussi une séparation très nette entre les pays dits développés et le reste du monde. Alors que la plupart des pays d’Europe de l’Ouest exportent des produits manufacturés (en France, nous nous spécialisons par exemple dans les avions, les hélicoptères et les navettes spatiales), les pays plus pauvres demeurent naturellement enclins à compter sur leurs ressources naturelles (pétrole, métaux, minéraux et matières organiques en tête, suivies par la nourriture). Dans ces pays, il est fréquent qu’un type d’exportation se retrouve à dominer l’économie d’un pays entier.

Ainsi, en Irak, au Timor oriental ou en Angola, le pétrole brut représente plus de 90% de la somme totale des exportations. En Guinée-Bissau, ce rôle est rempli par les noix de coco, les noix du Brésil et les noix de cajou. À noter qu’au Kiribati, petit État archipelagique d’Océanie, ce sont les poissons surgelés qui représentent à eux seuls 90,4% des exportations.

Principales importations par pays. cliquez pour agrandir (Source : vouchercloud)
Principales importations par pays.
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(Source : vouchercloud)

En matière d’importations, ce qui saute très vite aux yeux c’est qu’il y a beaucoup moins de diversité. Le carburant occupe de très loin la première position. En effet, près de l moitié des pays (97 sur 187) importent du carburant, sous une forme ou une autre. Pour 18 pays, il s’agit de pétrole brut et pour 74 de pétrole raffiné. Le constat est sans appel, en 2015 le pétrole continuait de diriger notre monde façonné par la mondialisation.

En seconde place, on retrouve des produits manufacturés en lien avec l’industrie du transport. C’est le cas dans 54 pays. 26 d’entre eux (dont la France, mais aussi l’Allemagne, l’Australie, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie) importent prioritairement des voitures. Suivent les navires de passagers, les navires spécialisés et les avions et hélicoptères.

Sans surprise, les douze pays les plus pauvres ont tendance à importer avant tout de la nourriture. C’est par exemple le cas de la Somalie, du Soudan du Sud et de la Syrie. Les ressources alimentaires les plus demandées étant le blé, suivi de la volaille et du riz.

Comme l’explique très bien le Daily Mail, la carte souligne l’existence d’une division très nette entre les pays les plus riches et les moins riches du globe. Ainsi, l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord se concentrent sur l’importation de moyens de transport et de technologies modernes. Pour l’essentiel, l’Asie, l’Europe centrale et l’Europe de l’Est, mais aussi les pays comparativement plus pauvres, plus petits, ou plus éloignés se concentrent toujours sur les ressources énergétiques (en priorité le pétrole sous toutes ses formes). Enfin, les pays plus pauvres ont tendance à importer de la nourriture ou des biens de première nécessité. À noter que du côté de la République centrafricaine ce sont malheureusement les armes qui ont le vent en poupe…

VoucherCloud précise que, là encore, certains pays voient leur principal secteur d’importation très largement dominer le total de leur échange commercial. Ainsi, les Îles Marshall, petit État de Micronésie, importent presque exclusivement des navires (84,3%). Pour finir, remarquons également que certains États ne font pas mentir les clichés les concernant. C’est le cas de la Suisse où l’or représente 27,7 des importations.

Le sujet vous intéresse ? Nous vous invitons à consulter directement le travail de VoucherCloud, disponible sur leur site Internet. Quant aux données les plus à jour en matière d’importations et d’exportations dans le monde, elles sont notamment disponibles sur le très bon site de l’Observatoire de la Complexité Économique (OEC). Bonne lecture.

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