La Russie émet un mandat d’arrêt international contre le Daredevil ukrainien

 Mustang Wanted, surnommé “le Daredevil ukrainien”, n’a jamais aussi bien porté son nom. Depuis quelques semaines, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par un juge moscovite. Son crime ? Avoir repeint aux couleurs de l’Ukraine une étoile rouge située au sommet de l’un des sept gratte-ciels de l’époque stalinienne de Moscou. Le gouvernement ukrainien a immédiatement refusé de le livrer aux autorités russes.

Mustang Wanted au sommet d'une tour à Lviv, en Ukraine, le mois dernier. (Source mustang-wanted.com)
 Mustang Wanted au sommet d’une tour de 190 mètres de haut à Lviv, en Ukraine, le mois dernier.
(Source mustang-wanted.com)

De son vrai nom Pavel Ushyvets, Mustang Wanted s’est fait connaître du grand public l’année dernière par le biais de ses “prouesses” acrobatiques. Mais il semblerait que cette fois, le Daredevil ukrainien soit allé un peu trop loin. Accusé de hooliganisme et de vandalisme, l’homme est actuellement visé par un mandat d’arrêt international – qui s’avère être en réalité limité aux dix États membres de la Communauté des États Indépendants (CEI) et qui, par conséquent, n’implique pas Interpol.

En cause, un acte de défiance vis-à-vis de Moscou que le jeune homme a réalisé en août dernier. Il avait alors escaladé l’un des gratte-ciels staliniens de Moscou dans le but de repeindre l’étoile rouge surplombant le bâtiment en jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine. Un acte hautement symbolique alors que les affrontements font toujours rage dans l’est ukrainien, dont il a pleinement assumé la responsabilité sur Facebook quelques jours plus tard.

“Je suis celui qui a escaladé le gratte-ciel de la berge de Kotelnicheskaya et sachez qu’au moment où je l’ai fait j’étais submergé de fierté patriotique. J’ai repeint l’étoile qui orne le gratte-ciel des couleurs du drapeau de mon Ukraine natale, et j’ai également brandi le drapeau de l’Ukraine indépendante à ce même endroit.”

Les autorités ukrainiennes ont déclaré n’avoir “strictement aucune intention” de remettre le jeune homme à la police russe. Mustang Wanted a pour sa part décrit ce geste comme une performance artistique réalisée en l’honneur de la journée de célébration de l’indépendance ukrainienne, qui se tient chaque année le 24 août. Il a expliqué avoir décidé de sortir de l’ombre et de revendiquer son geste dans le but de disculper 4 jeunes russes adeptes de “BASE jump” qui avaient été initialement inculpés et risquaient sept ans de prison ferme. Le jeune homme a aussi déclaré être prêt à se livrer aux forces russes en échange de la libération du pilote d’avion de chasse ukrainienne Nadezhda Savchenko, en captivité depuis le 17 juin dernier.

Dans la foulée, l’acrobate a également vendu les droits d’exploitation de la vidéo de son exploit au journal russe LifeNews, une publication qu’il considère comme un “organe de propagande” du pouvoir russe, pour 5000 dollars. Une somme qu’il a reversée dans son intégralité aux soldats du Bataillon du Dombass, une unité composée uniquement de volontaires Ukrainiens qui combat actuellement les séparatistes dans l’est de l’Ukraine.

Musted Wanted prend un selfie en haut de l'immeuble d'habitation de la berge Kotelnitcheskaïa, l'un des sept gratte-ciel de Moscou. Il vient de perdre l'étoile rouge, symbole de la période communiste, des couleurs du drapeau ukrainien.
 Mustang Wanted prend un selfie du haut de l’immeuble d’habitation de la berge Kotelnitcheskaïa, l’un des sept gratte-ciels de Moscou. Perché à près de 180 mètres de hauteur, il vient de repeindre l’étoile rouge, symbole de la période communiste, aux couleurs du drapeau ukrainien.

Ce qui rend lui vaut l’ire du gouvernement russe, lui a pourtant permis de décrocher un prix : le “troublemaker award 2014” – prix du fauteur de trouble, en français -, qui lui a été remis par l’activiste russe Semyon Dukach. L’année dernière, ce même prix avait été attribué aux Pussy Riots pour leur célèbre performance dans une église orthodoxe de Moscou.

Le 12 septembre dernier, le jeune Ukrainien a accueilli l’annonce de l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre avec humour. Il a tout de suite déclaré vouloir initier des démarches pour officiellement changer de nom. Il souhaite désormais s’appeler Vladimir Poutine, “afin que Vladimir Poutine fasse enfin l’objet d’un mandat d’arrêt international”, quelque chose que le droit ukrainien devrait lui permettre de faire sans encombre.

Depuis la mi-septembre, le jeune Ukrainien plancherait sur un nouveau projet. Qu’importe où le mèneront ses prochaines aventures, il y a fort à parier que les vidéos qu’il publiera sur sa chaine Youtube, qui totalise déjà près de 13 millions de vues et plus de 100 000 abonnés, devraient continuer de ravir ses fans.

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