Moscou vous invite à découvrir les “12 travaux de Vladimir Poutine”

  Dans la mythologie grecque, Hercule (ou Héraclès de son nom grec), le fils de Zeus, doit réaliser 12 travaux, tous plus difficiles et périlleux les uns que les autres, afin d’atteindre l’immortalité. Pourtant, en comparaison des “12 travaux de Vladimir Poutine”, sujet d’une exposition surréaliste qui se tient actuellement à Moscou, les tâches confiées à Hercule par Eurysthée seraient presque une promenade de santé.

Vladimir Poutine chevauche le taureau "Crimée" après l'avoir dompté.  (capture d'écran http://www.bbc.com)
  Vladimir Poutine chevauche le taureau “Crimée” après l’avoir dompté. Cette peinture fait référence à l’annexion de la région séparatiste ukrainienne de Crimée par la Russie en mars dernier à la suite d’un référendum jugé illégal par la communauté internationale.
(capture d’écran http://www.bbc.com)

Il a su dompter l’un des taureaux les plus fougueux de la création, il a capturé les juments mangeuses d’homme et il est même sorti victorieux de son combat contre l’hydre à quatre têtes ! Vladimir Poutine est mis en scène dans une série de tableaux intitulée “les 12 travaux de Vladimir Poutine”. Les peintures font actuellement l’objet d’une exposition dans la capitale moscovite à l’occasion du 62e anniversaire du président russe.

(Facebook/Annie Naheva)
(Facebook/Annie Naheva)

Vous pouvez retrouver l’intégralité des “œuvres” ici.

Dans cette grotesque réinterprétation de la mythologie grecque à la sauce russe, les monstres antiques ont été remplacé par des monstruosités modernes comme le “terrorisme” tchétchène, les chevaux de la corruption, ou encore les sanctions économiques prises à l’encontre de la Russie par les États-Unis, le Canada, le Japon et l’Union Européenne. Le président russe y est également peint en héros pour avoir mis son véto à l’intervention occidentale en Syrie – à l’occasion d’un vote du Conseil de Sécurité de l’ONU en 2013 – et pour avoir organisé avec succès les Jeux olympiques de Sochi.

A l’origine de cette initiative, un collectif baptisé “le groupe de support de Vladimir Poutine” – qui compte plus de 260 000 “likes” sur Facebook – ayant voulu offrir un cadeau d’anniversaire très spécial pour les 62 ans de celui qu’ils considèrent comme le “héros du peuple”, dans la lignée des “tsars, empereurs et secrétaires généraux du Parti Communiste”. Les artistes ayant réalisé la série souhaitent, pour leur part, conserver l’anonymat.

(Facebook/Annie Naheva)
(Facebook/Annie Naheva)

Le président russe n’a fait aucun commentaire sur la tenue de cette exposition. Il a d’ailleurs, pour la première fois en 15 ans, décidé de célébrer son anniversaire loin des caméras, au fin fond de la taïga sibérienne.

Depuis son retour au pouvoir en 2012, le président russe est au cœur d’un inquiétant culte de la personnalité. Cet été déjà, suite à l’annexion de la Crimée, les ventes de t-shirts, et d’accessoires à son effigie ont connu un véritable boum en Russie et dans d’autres pays de l’ex-Union Soviétique. Plus inquiétant encore, en septembre dernier, un activiste pro-Poutine, a même donné une conférence expliquant les liens étroits entre Vladimir Poutine et Dieu… rien que ça.

Un kiosque pour touristes à Sébastopol en Crimée. (source flickr/eltpics)
Un kiosque à touristes à Sébastopol en Crimée. Sur les étals on trouve des vêtements et autres accessoires à l’effigie de Vladimir Poutine.
(source flickr/eltpics)

Le président russe n’est pas seulement populaire auprès d’une frange réduite de la population russe. De 65 % en janvier, sa côte de popularité n’a cessé de grimper pour atteindre les 80 % d’opinion positive en juin, selon le très sérieux Levada Center. Culminant actuellement à près de 84 %, cette côte de popularité impressionnante ne semble pas prête de redescendre. De façon similaire, l’opinion des Russes envers l’Union Européenne se dégrade de plus en plus. Ce sont maintenant près de 65 % d’entre eux qui déclarent avoir une opinion négative de l’UE. Ils n’étaient que 10 % fin 2003.

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