Ces méthodes, que n’aurait pas reniées Tony Montana, seraient communément utilisées par des parrains du crime s’étant lassés des traditionnels passages à tabac ou menaces sur les proches. C’est ce que vient de révéler la police italienne, qui précise que le trafic d’animaux exotiques atteint des niveaux alarmants dans le pays.

Adesso ti sparo ! (Maintenant je vais te tirer dessus !). C’est avec cette approche chaleureuse que le perroquet gris dressé par l’un des pontes de la Camorra, une mafia italienne de la région de Naples, aurait accueilli pendant des mois les visiteurs que le mafioso souhaitait intimider. L’objectif est presque toujours le même : extorquer des fonds en échange d’une garantie de protection (“pizzo”) ou effrayer les rivaux. Seule la mise en scène change d’un parrain à l’autre et là, c’est une véritable course à celui qui possédera les animaux les plus extravagants.
Boa constrictors, singes et tigres sibériens, voire même un crocodile. Les forces de police italiennes en charge de la lutte contre le crime organisée viennent de révéler l’ampleur de la collection d’animaux exotiques confisqués à des membres de réseaux criminels et hébergés au sein de leurs refuges.
Interrogé ce jeudi par un journaliste du Corriere della Sera, Marco Trapuzzano, un officier du corps forestier italien, expliquait l’usage que faisait la mafia de ces animaux : “quand les propriétaires de petits commerces refusaient de payer ce que la Camorra considérait comme une dette, ils les emmenaient chez eux où ils les mettaient devant le dilemme “soit tu payes, soit tu deviens le prochain repas du crocodile””.
Posséder ces animaux aurait un attrait tout particulier pour ces “parrains” des temps modernes qui y voient une véritable marque de prestige. De plus, le trafic – évidemment illégal – de ces animaux constitue également pour eux un commerce juteux pouvant parfois générer plusieurs millions d’euros par an. Le prix d’achat d’un bébé tigre, avec son faux certificat, est estimé à 30 000 euros. Comptez environ un dixième de ce prix (3 000 euros) pour un boa constrictor.
La police italienne a choisi de rendre l’information publique en raison du “niveau alarmant” atteint par les chiffres du trafic d’animaux exotiques dans le pays. Ce faisant, elle espère attirer l’attention de l’opinion publique et pouvoir mettre un frein à ces trafics.
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