
L’égalité fille-garçon étant un sujet de société qui prend de plus en plus d’importance et les compétitions féminines, Miss France en première ligne, représentant des cibles de choix pour tous les détracteurs d’une société où la femme est réduite à son physique, l’avenir des concours de beauté est de plus en plus incertain. Malgré un carton d’audience incontestable, l’édition 2015 du principal concours, par exemple, a défrayé la chronique dans les médias et sur les réseaux sociaux. S’il semble peu probable qu’une émission aussi rentable soit déprogrammée en France, une ville d’Argentine a franchi le pas.
A Chivilcoy, dans la banlieue de la capitale argentine Buenos Aires, plus aucun concours de beauté n’aura désormais lieu. Pourtant, les compétitions qui opposent des jeunes femmes, généralement âgées de 15 à 25 ans, sont très populaires dans le pays. A l’issue de plusieurs défilés en différentes tenues, dont un en maillot de bain, le public et un jury désignent celle qui représentera le mieux la ville en se basant sur « la beauté », « la personnalité » et « la grâce » des prétendantes. Des critères qui « renforcent l’idée selon laquelle les femmes doivent être évaluées et récompensées exclusivement en fonction de leur apparence physique, fondée sur des stéréotypes », vient d’établir une nouvelle ordonnance municipale.
Proposée par le Secrétariat du genre et l’Assemblée pour les droits de l’enfant de la branche locale de la Centrale des travailleurs d’Argentine (un puissant syndicat, ndlr), la loi estime que ces concours sont « une pratique discriminatoire et sexiste » et constituent « un acte de violence symbolique et institutionnelle contre les femmes et les enfants ». Pour remplacer ces compétitions, la ville prévoit d’organiser chaque année un événement récompensant « les citoyens âgés entre 15 et 30 ans qui se sont distingués par des actions de bénévolat visant à améliorer la qualité de vie dans leur quartier ou dans la ville ».
0 commentaires