Une centaine d’avocats défenseurs des droits de l’homme arrêtés en Chine

Gao Zhisheng, avocat défenseur des droits de l'homme, a été porté disparu pendant un an avant qu'il soit déclaré détenu dans une prison chinoise. Il a été libéré 5 ans après sa disparition. (photo flickr/medilldc)
 Gao Zhisheng, avocat défenseur des droits de l’homme, a été porté disparu pendant un an avant qu’il soit déclaré détenu dans une prison chinoise. Il a été libéré 5 ans après sa disparition. (photo flickr/medilldc)

Au moins trois cabinets d’avocats chinois ont été perquisitionnés entre le 11 et le 12 juillet au matin. Bilan de ce coup de filet inédit dans le pays : l’interpellation d’une centaine de personnes dont 83 avocats, rapporte le site internet de Radio Free Asia. Selon le South China Morning Post, au moins six personnes ont été placées en détention criminelle. 83 autres ont été relâchées après avoir été interrogées, affirme l’organisation hongkongaise China Human Rights Lawyers Concern Group.

Toutes auraient été menacées de représailles si elles continuaient leur mobilisation en faveur des droits de l’homme. Beaucoup avaient participé à une action demandant la libération de l’avocate Wang Yu, disparue le 9 juillet dernier. Contrairement aux arrestations habituellement discrètes réalisées par les autorités, cette mission a été accompagnée d’un long papier publié dans le Quotidien du peuple (média officiel) intitulé « La sombre histoire de la défense des droits démasquée ».

Wang Yu, avocate du cabinet Fengrui, disparue depuis le 9 juillet.
Wang Yu, avocate du cabinet Fengrui, disparue depuis le 9 juillet.

Le journal y qualifiait le cabinet Fengrui, dont fait partie l’avocate disparue, de « bande criminelle organisée », l’accusant de pousser ses clients à monter des affaires sensibles en épingle pour leur donner une dimension politique, portant gravement atteinte à l’ordre public.

Ces accusations ont débuté après qu’un plaignant du cabinet a été tué en mai dernier dans une gare de la province du Heilongjiang par la milice du gouvernement. Selon la police, l’homme préparait un mauvais coup, un motif qui n’avait pas convaincu les internautes. Les autorités ont avancé que depuis juillet 2012, le cabinet aurait usé de ce type de manœuvre à quarante reprises, incitant la population à se rebeller contre le gouvernement de Xi Jinping.

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