Le sanctuaire marin national des Keys de Floride sera bientôt jumelé avec le parc national cubain de Guanahacabibes. C’est ce qu’a annoncé John F. Kerry la semaine dernière à l’occasion d’une conférence sur la sauvegarde des océans qui se tenait au Chili. Le secrétaire d’État américain a également précisé avoir l’intention de se rendre en personne à La Havane en début d’année prochaine pour sceller cet accord historique.

Un tel traité aurait été impensable il y a encore quelques années. Pourtant, depuis l’année dernière, les relations qu’entretiennent les deux anciens rivaux de la guerre froide tendent à se normaliser. En attendant la levée de l’embargo économique qui pèse encore sur l’île — dans quelques années ou quelques mois pensent beaucoup —, les États-Unis et Cuba seraient sur le point de devenir partenaires en matière de préservation de la faune et de la flore marine.
Lors d’une conférence sur la sauvegarde des océans qui se tenait la semaine dernière au Chili, le secrétaire d’État américain, John F. Kerry, a annoncé que le sanctuaire marin national des Keys de Floride sera bientôt jumelé avec le parc national cubain de Guanahacabibes, comme le rapporte un article du Los Angeles Times. Le secrétaire d’État américain devrait d’ailleurs se rendre en personne à La Havane début 2016 afin de sceller ce partenariat — fruit de plusieurs mois de discrètes négociations entre des représentants du département d’État des États-Unis, de l’Administration nationale Américaine des affaires océaniques et atmosphériques et leurs homologues cubains — qui pourrait grandement bénéficier à la vie marine de cette région du monde.
Outre le simple fait de pouvoir étudier ensemble les meilleurs moyens pour lutter efficacement contre les menaces qui pèsent sur la survie des récifs coralliens, les scientifiques des deux pays pourraient aussi conduire des projets de recherche communs ou encore, par exemple, réaliser un inventaire des diverses espèces amenées à migrer régulièrement entre les États-Unis et Cuba.
D’un côté, ce partenariat fournirait aux Américains la possibilité d’étudier l’habitat de vie d’une faune marine cubaine florissante. De l’autre, les Cubains, eux, pourraient observer les méthodes employées par leurs confrères afin de préserver et restaurer des écosystèmes menacés ayant souffert de l’activité humaine – comme c’est le cas dans le sanctuaire marin national des Keys de la Floride, mais aussi au sein du parc national des Everglades (intégré au projet en raison de ses similitudes avec les écosystèmes cubains).
Une telle expertise pourrait bien s’avérer cruciale pour la République de Cuba dans un avenir proche. N’oublions pas que tout porte à croire que si l’embargo est bel et bien levé, le pays sera vraisemblablement exposé à un développement économique rapide associé à un flot de touristes toujours plus important. De plus, s’assurer de la préservation des eaux cubaines pourrait également avoir un impact positif sur les populations de poissons de Floride. « Beaucoup des espèces qui font vivre la pêche à des fins commerciales et récréatives en Floride — vivaneaux et mérous en tête — naissent à Cuba », a expliqué Daniel Whittle, directeur du programme cubain du Fonds de défense de l’environnement, au Los Angeles Times. “Par conséquent, protéger les écosystèmes cubains aide à rétablir et à entretenir les populations de poissons aux États-Unis”, conclut-il.
Le jumelage devrait également concerner deux autres zones extracôtières : les bancs de sable du Jardin fleuri du golfe du Mexique (un autre sanctuaire marin national situé au large des côtes texanes) et le parc naturel marin cubain de Banco de San Antonio. Il est également possible que d’autres aires marines protégées viennent rallonger cette liste d’ici l’année prochaine.
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