
Un audit conduit par le gouvernement nigérian dans le cadre de sa campagne de lutte contre la corruption a mené à la radiation de 23 846 fonctionnaires fantômes, rapporte l’agence Reuters. Cette régularisation permettra à l’État d’économiser 10,6 millions d’euros par mois en salaires, comme l’a annoncé dimanche Festus Abanki, un conseiller du ministre des Finances.
Dans sa traque aux postes fictifs, l’équipe responsable de l’audit a eu recours à des techniques de vérification biométrique permettant de percer à jour les fraudeurs en liant l’identité d’un individu à un compte bancaire. Il en ressort que certains employés étaient rémunérés par plusieurs agences gouvernementales.
Le ministre des Finances, Kemi Adeosun, a déclaré que les contrôles informatiques seraient dorénavant réguliers dans le pays. Des mesures drastiques de vérification seront également employées lors de l’embauche d’un nouvel employé.
Selon l’ONG Transparency International, le Nigeria est classé 136e sur 200 au classement mondial 2015 de la corruption. L’ONG Global Financial Integrity estime par ailleurs que, chaque année, 10 milliards de dollars de fonds publics sortiraient de manière illicite du continent africain. En 2005, par exemple, la Banque mondiale a aidé le Nigeria à récupérer 700 millions de dollars détournés vers la Suisse par l’ancien dictateur nigérian Sani Abacha.
L’administration du président Muhammadu Buhari, à la tête du Nigeria depuis un an, s’est quant à elle engagée à réduire les dépenses du gouvernement plutôt que de procéder à des licenciements. Première économie d’Afrique et plus gros producteur de pétrole du continent, le Nigeria est en grande difficulté depuis la chute des prix du baril.
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