Dans le cadre d’un durcissement de sa législation en matière de violence domestique, la Nouvelle-Zélande, tristement connue pour être le plus mauvais élève des pays membres de l’OCDE dans ce domaine, vient enfin d’interdire officiellement les mariages forcés.

Les violences domestiques – situation où une personne exerce des violences physiques, psychiques, sexuelles ou économiques sur une autre personne liée à elle au travers d’un rapport pouvant être familial, conjugal, de partenariat ou d’union libre, qu’il soit existant ou rompu – sont un véritable fléau chez les Kiwis. Depuis de nombreuses années, de l’ensemble des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Nouvelle-Zélande est celui où les violences domestiques sont les plus répandues.
Rien qu’au cours de l’année dernière, la police néo-zélandaise a ainsi été amenée à enquêter sur rien de moins que 100 000 signalements s’y rapportant, comme le rappelle le Guardian.
Une femme sur trois serait victime d’abus physiques ou sexuels au cours de sa vie dans le pays. De même, un enfant serait admis à l’hôpital des suites d’une agression, de maltraitance ou de négligence tous les deux jours — plus de la moitié des admis étant âgés de moins de cinq ans. À noter qu’à en croire Amnesty International, cette violence domestique serait particulièrement courante chez les Maoris, la population polynésienne autochtone du pays.
Face à ce constat alarmant, le gouvernement néo-zélandais a annoncé mardi une série de mesure visant à mieux lutter contre les violences domestiques, ainsi que l’explique Radio New Zealand. Le Premier ministre du pays, John Key, a ainsi annoncé l’amendement prochain de 50 points du « Domestic Violence Act », législation contre la violence domestique adoptée en 1995. Parmi ces changements, l’interdiction officielle des mariages forcés et la création de trois nouvelles infractions pénales qui seront sévèrement punies, détaillées sur le site du ministère de la Justice (dont l’étranglement non létal et les abus envers un membre de la famille, qui étaient jusque-là considérés comme de simples « agressions »).
« Les Néo-Zélandais s’opposent généralement aux interférences du gouvernement dans leur vie privée, et je comprends ça », a déclaré le Premier ministre dans un discours rapporté par le Herald : « Permettez-moi d’être très clair sur le fait que dans les foyers où quelqu’un est agressé, menacé, intimidé ou rabaissé, l’auteur de ces actes n’a aucun droit de s’attendre au respect de sa vie privée afin de pouvoir continuer à se comporter en brute ».
“You deserve and are entitled to a life free from fear, and your children deserve and are entitled to that too. Help is available.”
— John Key (@johnkeypm) 13 septembre 2016
Selon les informations de Radio New Zealand, la mise en œuvre de ces nouvelles mesures devrait coûter au gouvernement près de 130 millions de dollars néo-zélandais (soit environ 84 millions d’euros) sur quatre ans, permettant ainsi d’éviter quelque 2300 signalements chaque année.
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