Espagne : Il est désormais interdit d’amputer la queue des chiens pour raisons esthétiques

 La caudectomie pour des raisons esthétiques, une pratique qui consiste à amputer partiellement ou totalement la queue d’un animal, n’est plus légale en Espagne.

(photo flickr/Brian Kelly)
(photo flickr/Brian Kelly)

Le Congrès des députés espagnol (NDLR, chambre basse du Parlement) a voté jeudi 16 mars dernier un amendement qui interdit d’amputer la queue d’un animal, et tout particulièrement des chiens, pour des raisons esthétiques, nous apprend El País. Proposé par le député écologiste Juan López de Uralde à l’occasion de la ratification par l’Espane de la Convention européenne pour la protection des animaux, laquelle a été signée par la France en 1996. Le texte a ainsi été adopté par la quasi-totalité des députés présents, à l’exception notable de ceux du Parti populaire (libéral-conservateur), qui ont voté contre – ils aimeraient que quelques races fassent exception – et ceux de Ciudadanos et du Parti nationaliste basque, qui se sont abstenus.

La caudectomie, ou anglaisage, totale ou partielle, est une pratique qui consiste à amputer la queue d’un animal. Elle est parfois justifiée par des raisons médicales ou zootechniques. Cependant, elle demeure encore régulièrement pratiquée pour des raisons esthétiques dans le cas de certaines races comme les boxers ou les cockers, ou pratico-pratiques dans le cas de chiens de chasse comme les terriers. Selon ses détracteurs, cette pratique relève d’une forme de cruauté dans la mesure où elle cause des douleurs superflues — mal exécutée, elle peut même engendrer des problèmes de santé à vie chez l’animal, rappelle The Local.

« Couper la queue à cause des caprices du propriétaire est un acte de cruauté », a ainsi déclaré Zaida Cantera, du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Comme le précise le député écologiste Juan López de Uralde, cité par La Vanguardia, les amputations n’ont rien de « pratiques bénignes » et peuvent occasionner « douleurs, problèmes de santé chroniques, difficultés de locomotion voire même une limitation de la capacité des chiens à communiquer ».

La majeure partie de la communauté scientifique en est elle aussi venue, avec le temps, à largement juger cette pratique comme inappropriée, voire « médicalement non nécessaire », nous rappelle EL Espagnol. La nouvelle loi continuera néanmoins de permettre aux vétérinaires de procéder à une amputation pour raisons médicales.

À noter que de nombreuses régions d’Espagne n’avaient pas attendu le vote d’un amendement au niveau national pour interdire cette pratique. C’était par exemple déjà le cas dans la Communauté autonome d’Andalousie ou encore dans celle de Madrid.

« Je suis sûr que quand ceux d’entre vous qui ont des chiens rentrent à la maison, c’est l’un des meilleurs moments de votre journée. Et je suis persuadé que vous savez à quel point c’est agréable quand votre chien vient vous accueillir », résume Pablo Iglesias, leader du mouvement Podemos, avant d’ajouter « être certain » que même Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol et président du Parti populaire, aime son chien Rico « tout autant que nous aimons nos animaux ».

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