
Parmesan, Brie, Fêta… Tous ces fromages sont connus chez nos amis américains mais n’ont pas forcément la même forme ou le même goût que chez nous. Cette situation commence d’ailleurs à déplaire à l’Union Européenne qui demande aux fabricants de fromages outre-Atlantique de revoir leurs appellations. En cause : « L’authenticité de la marque », selon Bruxelles.
Ce problème n’est pas nouveau, loin de là. L’Europe impose déjà des restrictions sur les noms des fromages depuis les années 1990, mais les Etats-Unis restent sourds à cette demande. En revanche, d’autres pays l’appliquent comme le Costa-Rica qui a récemment décidé que les Etats-Unis ne pouvaient plus vendre de parmesan dans le pays.
Ce qui ennuie surtout les producteurs américains dans cette histoire, c’est le business. « Cela fait plus d’un siècle que l’industrie laitière investit dans les noms de fromage génériques. Nous avons éduqué les consommateurs et nous avons construit la demande. Maintenant que les Européens voient notre succès, ils demandent leur part du gâteau », explique Patrick Geoghegan, porte-parole de l’industrie laitière dans le Wisconsin, à la radio publique de l’Etat.
Pour lui, il y aurait « des milliards de dollars en jeu » avec une telle obligation et surtout la nécessité de rééduquer le consommateur. « Si nous ne pouvons plus appeler du Gruyère “Gruyère” et que nous devons le renommer “fromage de style alpin”, personne ne saura plus ce que c’est. »
En tout cas, le débat divise de l’autre côté de l’Atlantique. D’un coté les producteurs, de l’autre les épicuriens convaincus. Les tribunaux ont, pour leur part, déjà commencé à se prononcer sur l’utilisation de certaines appellations. Ainsi depuis début février, la société américaine Chobani, connue pour ses yaourts à la grecque, n’a plus le droit d’utiliser le terme “Greek” sur ses produits importés au Royaume-Uni.
C’est très bien comme ça ! De qui se moque ce porte-parole… Appeller “gruyère” un truc qui n’a rien à voir avec ledit fromage c’est un abus de langage pur et simple. Bien sûr qu’il y a une histoire d’argent, mais elle n’est pas malhonnête -pour une fois- de la part de l’UE.
Sur le même sujet je conseille de regarder le docu “Ces fromages qu’on assassine” (titre choc pour une réalité qui ne l’est pas moins !) disponible sur internet.