La centrale solaire orbitale accueillerait des panneaux solaires sur près de six kilomètres carrés. L’électricité produite serait ensuite transmise à la Terre par laser infrarouge ou faisceaux micro-ondes.

Aller chercher l’énergie solaire là où elle est la plus abondante, c’est à dire directement dans l’espace. C’est le projet ambitieux qu’un groupe de scientifiques chinois envisage de concrétiser en construisant une station orbitale solaire à près de 36 000 kilomètres de la surface de la planète, révèle l’agence de presse nationale chinoise Xinhua ce lundi.
Équipée de gigantesque panneaux solaires, la station serait placée en orbite géosynchrone (ndlr, orbite géocentrique sur laquelle un satellite se déplace dans le même sens que la planète) autour de la Terre. L’énergie solaire ainsi collectée serait ensuite transmise à la Terre par laser infrarouge ou faisceaux micro-ondes.
Pourquoi construire une station orbitale solaire ? L’infrastructure serait capable de collecter de l’énergie solaire 99 % du temps, contrairement à une installation solaire terrestre hautement dépendante de la météo et ne pouvant fonctionner qu’en journée. Selon Duan Baoyan, de l’Académie chinoise des Sciences de l’Ingénieur (CAE), “un panneau solaire installé dans l’espace pourrait générer jusqu’à dix fois plus d’électricité qu’un panneau [solaire] terrestre”.
L’idée peut sembler délirante mais n’a pourtant rien de nouveau. En effet, les Chinois ne sont ni les seuls, ni les premiers, à avoir envisagé cette possibilité. Des chercheurs de nombreux pays, dont le Japon et les États-Unis, réfléchissent depuis des années à la possibilité de construire une station spatiale de ce genre. L’idée était même évoquée en France en 2010 par la société Astrium, filiale spatiale d’EADS (ex-Airbus).
Mais la paternité d’un tel projet revient à l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov, qui imaginait déjà en 1941 une station spatiale dédiée à la collecte d’énergie solaire dans sa nouvelle “Raison”. Wang Xiji, membre émérite de l’Académie chinoise des sciences (CAS) et fervent défenseur du projet chinois de station orbitale solaire, a d’ailleurs expliqué à l’agence Xinhua que l’œuvre d’Asimov, toute fictionnelle qu’elle soit, possède bel et bien une base scientifique.
“Pour être économiquement viable, une station orbitale solaire devrait être vraiment énorme, avec une superficie totale de panneaux solaires atteignant cinq à six kilomètres carrés”, commente le scientifique, avant d’ajouter que “de nombreuses personnes sur Terre pourraient l’apercevoir dans le ciel, la nuit, comme une étoile”.
Un rapport de 2010, rédigé par des membres de la CAS et de la CAE, suggérait que la Chine devrait avoir fini la construction de sa centrale solaire orbitale expérimentale d’ici 2030 pour une installation d’ici 2050. Un timing que le vice-président de l’Académie chinoise de technologie spatiale, Li Ming, considère comme manquant d’ambition. “La Chine construira une station orbitale d’ici 2020, ce qui fournira une opportunité de développer les technologies d’énergie solaire dans l’espace” a-t-il déclaré ce lundi.
Reste néanmoins un certain nombre de problèmes pratiques à résoudre avant que le projet ne puisse se concrétiser. Tout d’abord, il est estimé qu’une station orbitale de ce type pèserait plus de 10 000 tonnes. Pourtant, à l’heure actuelle, seul un nombre très réduit de fusées sont capables d’acheminer une charge supérieure à 100 tonnes en orbite terrestre basse. Le deuxième problème est à trouver du côté des technologies de transport d’énergie qui, bien qu’en plein développement, demeurent pour l’instant loin d’être capables d’acheminer de façon viable d’importantes quantités d’énergie depuis l’espace.
Qu’importe. Avec ce projet, la Chine ambitionne d’apporter une solution durable à la crise énergétique alors que les réserves limités d’énergies fossiles poussent de plus en plus de pays à se tourner vers les énergies propres. Pour Wang Xiji, plus place au doute, la stratégie chinoise finira par s’avérer payante car “quiconque obtiendra cette technologie en premier pourra occuper la première place du futur marché énergétique”.
Ce projet est tout à fait réalisable , tout dépend des moyens financiers disponibles et aussi du délai de réalisation . Je reste néanmoins convaincu que nous avons suffisamment de ressources hydrauliques non encore exploitées à ce jour sur notre planète , nos rivières et fleuves débitent d’énormes quantités d’eau et cela, 24 heures sur 24. Cette énergie hydraulique est constante et ne nécessite aucun moyen de stockage.