Chine : Le Parti communiste crée son propre « House of Cards » pour lutter contre la corruption

 Commanditée par le Parti communiste lui-même, la série chinoise « Au nom du peuple », souvent comparée à la série américaine « House of Cards », vise à adapter à l’écran la lutte récemment engagée par Xi Jinping, le président chinois, contre les fonctionnaires corrompus. Elle devrait être diffusée dans le pays d’ici la fin de l’année.

Barrack Obama, le président américain, et Xi Jinping, le président chinois, lors d'un sommet bilatéral  en 2014. (Photo Flickr/ U.S. Embassy The Hague)
Barrack Obama, le président américain, et Xi Jinping, le président chinois, lors d’un sommet bilatéral en 2014.
(Photo Flickr/ U.S. Embassy The Hague)

Cela fait maintenant près de quatre ans que Xi Jinping, le président chinois, poursuit inlassablement sa croisade visant à éradiquer le fléau de la corruption au sein du Parti communiste chinois (PCC). Cette semaine, le PCC a révélé qu’il avait commandité la production d’une minisérie intitulée « Au nom du peuple ». Elle vise à promouvoir la démarche du président auprès des Chinois en illustrant la manière dont il est en train de remporter sa lutte contre la corruption, comme le rapporte un récent article du Guardian.

La série devrait être diffusée dans le pays d’ici fin 2016. Coût estimé : 120 millions de yuans, soit 16,2 millions d’euros, pour 42 épisodes qui prendront place dans une province fictive du nom de Bianxi.

Le Guardian n’hésite pas à parler d’une version chinoise de « House of Cards » de Netflix, tout simplement car pour la toute première fois dans l’histoire télévisuelle du pays, l’un des principaux « vilains » se trouve aussi être un haut dignitaire du parti. Surnommé le « big boss », ce dernier, aussi machiavélique que corrompu, fait la loi dans la province — d’où la comparaison avec Frank Underwood.

Avec « Au nom du peuple », c’est donc un véritable tabou qui s’écroule. Dans le passé, comme le rappelle le Guardian, les fictions chinoises évoquant des cas de corruption ne s’intéressaient, au mieux, qu’à de petits fonctionnaires. Dans une interview accordée au Beijing Youth Daily, le réalisateur de la série, Fan Ziwen, explique d’ailleurs qu’il estime que si son projet a été validé par le parti, c’est uniquement parce qu’il permet de « mettre en évidence les efforts pour l’éradication de la corruption, au lieu que de montrer simplement la manière dont le système est devenu pourri ».

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