Une interdiction de danser dans les établissements nocturnes ne possédant pas de « permis danse » avait été mise en place dans le pays peu de temps après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Résultat : s’il était tout à fait légal de danser dans la rue après minuit, faire de même dans une discothèque était passible d’une amende, voire même d’une peine de prison.

A partir de l’année prochaine, les oiseaux de nuit japonais pourront de nouveau se déhancher jusqu’au lever du soleil s’ils le souhaitent. Depuis 1948, une loi, connue sous le nom de fueiho en japonais, interdisait formellement aux habitants du pays de danser après minuit dans un établissement, de type discothèque ou boîte de nuit, ne possédant pas de « permis danse ».
Comme le rapporte The Independent, cette loi anachronique est sur le point d’être levée. Initialement formulée dans le but de lutter contre la prostitution clandestine dans les salles de danse du pays à l’époque de la prohibition, l’interdiction aura donc durée 67 ans.
Une nouvelle loi, ratifiée par la Diète du Japon (équivalent du Parlement) la semaine dernière, devrait prendre effet le 1er janvier prochain. A partir de cette date, se trémousser après minuit redeviendra légal à condition que les établissements intéressés garantissent un flux lumineux supérieur à 10 lux — un moyen de se prémunir contre toute forme d’activité illégale qui pourrait avoir lieu dans la pénombre. Il sera également nécessaire d’obtenir au préalable la permission d’une comité de sécurité local.
Cette décision devrait néanmoins ravir des fêtards auxquels les dernières années ont du sembler bien longues. En effet, si pendant la majeure partie du XXe siècle les policiers du pays ont généralement préféré fermer les yeux sur les mouvements de bassin des contrevenants, il en a été tout autrement ces dernières années. Une succession de scandales, impliquant des célébrités, de la drogue, et de multiples bagarres ont poussé les autorités à se montrer bien moins obligeantes. Par conséquent, les rares lieux nocturnes qui avaient pu réussir à obtenir le précieux sésame se voyaient dans l’obligation de fermer leurs portes au plus tard à minuit ou à une heure du matin.
La levée de l’interdiction est le résultat d’une vaste campagne initiée par un groupement de propriétaires de boites de nuit, de DJs, de journalistes musicaux mené par le musicien japonais Ryuichi Sakamoto. En 2013, une pétition en ligne lancée par le groupe avait même réussi à recueillir près de 150 000 signatures. L’approche des Jeux olympiques de 2020 prévus au Japon ne serait elle non plus pas totalement étrangère à cette décision. Le gouvernement japonais s’applique actuellement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les touristes qui viendront assister au JO “s’amusent au maximum et dépensent le plus d’argent possible”, rapporte The Independent.
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