Les îles Tuvalu menacées de disparaitre de la surface de l’océan Pacifique

 L’élévation du niveau des océans, conséquence directe du réchauffement climatique, risque de bientôt rayer de la carte le quatrième plus petit État du monde.

(Photo Flickr/ Stefan Lins)
(Photo Flickr/ Stefan Lins)

C’est un véritable appel à l’aide qu’a lancé le Premier ministre des Tuvalu lors de sa visite à Bruxelles cette semaine. Enele Spoaga est venu implorer l’Europe de s’engager à faire tous les efforts nécessaires afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’assurer que la hausse moyenne des températures à l’échelle mondiale ne dépasse pas la barre des 1,5°C, comme le rapporte The Independent.

1,5°C, c’est le chiffre maximum avancé par plusieurs dizaines de scientifiques et les négociateurs de la Conférence des parties (COP). Selon les conclusions d’un rapport long de plus de 180 pages édité par les experts, conserver un objectif de 2°C comme base des négociations climatiques serait trop risqué. Atteindre cette barre fatidique entrainerait « une élévation à long terme du niveau de la mer pouvant excéder un mètre », « un changement climatique dont la rapidité deviendrait trop importante pour certaines espèces » ainsi que « des risques élevés entrainés par une acidification des océans combinée au réchauffement climatique ».

Situés dans l’océan Pacifique, entre l’Australie et Hawaï, les Tuvalu ont été découvertes en 1568 par l’explorateur espagnol Álvaro de Mendaña. De nos jours, les neuf atolls de 36 kilomètres carrés qui constituent le pays abritent près de 11 000 habitants. Problème : le point le plus élevé des îles est situé à seulement quatre mètres au dessus du niveau de la mer, rendant les Tuvalu particulièrement vulnérables à l’élévation du niveau des océans.

Ainsi, la surface habitable des îles a déjà radicalement diminué au cours des dix dernières années, perdant environ 3 mètres de front de mer. De plus, l’infiltration d’eau de mer dans les sources d’eau douce a rendu cette dernière impropre à la consommation, obligeant les habitants de l’archipel à importer de l’eau potable.

Résignés, un certain nombre de Tuvaluans, bien conscients qu’à l’heure actuelle l’archipel est condamné à disparaître, auraient commencé à partir massivement.

La visite de leur premier ministre, en amont de la Conférence de Paris sur les changements climatiques qui aura lieu en décembre 2015, revêt donc une importance capitale pour la population des Tuvalu. « On nous a expliqué qu’une hausse moyenne des températures de 2 degrés nous serait fatale car cela voudrait dire que les Tuvalu seraient englouties. Oui, nous pouvons relocaliser les habitants des Tuvalu dans d’autres pays, mais cela n’arrêtera pas le réchauffement climatique. Afin de sauver le monde, nous devons sauver les Tuvalu », a déclaré Enele Spoaga à Bruxelles.

Depuis de nombreuses années, le combat des Tuvaluans pour sauver leur île s’est transformé en emblème de la lutte contre le réchauffement climatique. En France, il existe une association, Alofa Tuvalu, qui s’est donnée pour mission, depuis 2005, de sensibiliser le public à la problématique de la disparition de l’archipel.

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