Argentine : Recrudescence de violence à l’encontre de la communauté LGBT

 Diana Sacayán, transsexuelle et figure proéminente de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et trans (LGBT) d’Argentine, a été retrouvée morte mardi dans son appartement de Buenos Aires. Elle est la troisième personne transgenre à décéder d’une mort violente dans le pays en moins d’un mois.

 Une marche en faveur d'une meilleure reconnaissance des droits des personnes transgenres à Washington en 2013. (Photo Flickr/ Ted Eytan)
 Une marche en faveur d’une meilleure reconnaissance des droits des personnes transgenres à Washington en 2013.
(Photo Flickr/ Ted Eytan)

Marcela Chocobar, Coty Olmos et maintenant Diana Sacayán. Trois célèbres activistes de la communauté LGBT ont été assassinées en moins d’un mois en Argentine, comme le rapporte un article du Guardian. À en croire l’ONG Amnesty International, le corps de Diana Sacayán, 39 ans, découvert sans vie à son domicile ce mardi, montrait des signes de violence. L’ONG a lancé un appel, doublé d’un avertissement, aux autorités argentines :

« À moins que cette vague de meurtres ne fasse l’objet d’une enquête efficace et que les responsables ne soient traduits devant la justice, le message envoyé au monde sera qu’il est acceptable d’attaquer des transsexuelles »

La présidente Cristina Fernández de Kirchner, qui, en 2012, avait personnellement remis à Diana Sacayán une carte d’identité la reconnaissant en tant que femme, a joint sa voix à celle de l’ONG en demandant expressément aux « services de la sécurité nationale et à la police métropolitaine de résoudre au plus vite cet horrible crime ».

La mort violente de Diana Sacayán fait suite à celles de Marcela Chocobar et Coty Olmos, deux autres transsexuelles, en charge d’organisations représentant la cause LGBT localement, dont les dépouilles ont été retrouvées à la fin du mois dernier dans les provinces de Santa Fé et Santa Cruz.

Ces évènements tragiques se sont déroulés alors que la communauté LGBT du pays semblait avoir toutes les raisons de se réjouir. En effet, depuis 2012, l’Argentine est l’un des rares pays à autoriser les personnes le souhaitant à changer le sexe, le prénom et même l’image figurant sur leurs documents d’identité officiels « à partir du moment où ils ne correspondent pas au genre de cette personne, telle qu’elle la perçoit ». De plus, au mois de septembre dernier, la province de Buenos Aires a promulgué une loi, première de ce type dans le monde, obligeant les collectivités locales à réserver 1% des postes disponibles aux personnes transgenres, comme le rapporte un article d’USA TODAY.

Pourtant, paradoxalement, les pays d’Amérique Latine demeurent encore aujourd’hui ceux où les taux d’homicides de personnes transgenres sont les plus élevés, comme le rappelle le Global Post. Une triste tendance à laquelle n’échappent pas des pays précurseurs en matière de droits de l’homme, à l’image de l’Argentine. Selon les chiffres de l’ONG Transgender Europe, qui se bat pour la reconnaissance des droits des personnes transgenres partout dans le monde, 78% des 1731 meurtres de personnes transgenres entre janvier 2008 et décembre 2014 auraient été commis sur le sol sud-américain.

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