États-Unis : En janvier, pas un jour sans une victime de la police

 On dénombre au moins une victime par jour tuée par la police américaine durant le premier mois de l’année 2016.

(photo flickr/Chris Wieland)
(photo flickr/Chris Wieland)

Michael Brown, Freddie Gray, Trayvon Martin… Voici quelques-unes des victimes des services de police aux États-Unis ces dernières années. Si leurs noms ont été révélés et leur histoire médiatisée, des centaines d’autres personnes sont tuées chaque année par des officiers de police de l’autre côté de l’Atlantique. En janvier 2016, chaque jour a vu son lot de victimes, nous apprend le site d’information Vox. Ces statistiques, récoltées par le site Fatal Encounters, révèlent que 113 personnes sont mortes le mois dernier sous l’action des forces de l’ordre.

Ces chiffres diffèrent selon les sources ; aux États-Unis, plusieurs organismes tentent de recueillir des données sur les opérations « fatales » de la police. Outre Fatal Encounters, Killed by police ou The Counted, qui se basent entre autres sur du « crowdsourcing », à savoir des informations fournies par les citoyens puis vérifiées, tentent également de dévoiler la vérité. Ces initiatives ont pour objectif de pallier les imperfections du système fédéral qui sous-estimerait les homicides commis par les autorités policières.

En 2015, le nombre total de victimes atteindrait environ le millier. Parmi celles de ce mois de janvier, un homme armé suspecté de vol qui a ouvert le feu sur la police, ou encore un homme impliqué dans une affaire de drogue qui a fui lors de la perquisition de son appartement. Mais les raisons et les circonstances de ces morts ne sont pas toujours connues. Dans près d’un quart des cas, souligne le Washington Post, les victimes présentaient des signes de « maladies mentales ».

En outre, les statistiques montrent une forte inégalité de traitement entre les Noirs et les Blancs. Concernant l’année 2015, le Guardian souligne :

Même si le nombre total de Blancs tués est plus élevé, les Noirs ont plus de risques de mourir entre les mains de la police lorsque l’on ajuste ces chiffres à leur proportion dans la population.

(Infographie The Guardian)
(Infographie The Guardian)

Ainsi, comme l’illustre un schéma du journal britannique, 577 Blancs, 300 Noirs, et 193 Hispaniques ont été tués en 2015 ; mais rapportés à un million d’habitants des États-Unis, ces chiffres se retrouvent respectivement à hauteur de 2,91, 7,13 et 3,48. « En 2015, la part des Noirs tuée par la police est plus de deux fois plus élevée que celles des Blancs », résume le quotidien. Le Washington Post ajoute :

Un nombre très disproportionné – 3 sur 5 – de personnes tuées alors qu’elles présentaient un comportement moins menaçant étaient noires ou hispaniques. [« comportement moins menaçant » que l’attaque d’une personne à main armée ou la menace d’une arme, NDLR]

Ce comportement jugé raciste a conduit à de nombreuses émeutes, notamment à Ferguson et dans de nombreuses autres villes des États-Unis. Les officiers qui ont tiré et tué deux Afro-Américains à quelques semaines d’intervalle, Eric Garner à New York en juillet 2014 et Michael Brown à Ferguson en août 2014, ont tous deux été reconnus non coupables.

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