Le facteur humain, principale faiblesse des Google cars autonomes

(Photo Flickr/ Smoothgroover22)
(Photo Flickr/ Smoothgroover22)

L’ère de la voiture sans conducteur serait-elle en train d’arriver plus vite que nous ne le pensions ? Cela fait maintenant plusieurs années que Google développe ses voitures autonomes : les Google cars. En tout, elles ont déjà roulé plus de trois millions de kilomètres. L’une des conclusions qui ressort de toutes ces expérimentations a pourtant de quoi surprendre. Le véritable problème auquel elles sont confrontées en matière de sécurité ce sont les humains, comme le souligne le New-York Times.

« Nos voitures, avec à leur bord un « conducteur de sécurité », s’auto-conduisent désormais sur 10 000 miles (plus de 16 000 kms, ndlr) par semaine, soit à peu près la distance moyenne parcourue en voiture par un Américain sur une année », explique Chris Urmson, qui dirige le programme chez Google. Depuis le début du projet en 2009, ces voitures automatiques ont été impliquées dans 14 accidents mineurs, et dans l’immense majorité des cas la cause de la collision n’est pas à chercher du côté du comportement de la voiture Google. La raison ? Cette dernière est programmée pour respecter le code de la route au pied de la lettre. Difficile en revanche d’en dire autant des autres conducteurs avec lesquels elle partage la route.

Un exemple parlant est celui d’un accident survenu le 1er juillet dernier, en pleine heure de pointe. « La voiture est arrivée à un feu vert, mais l’intersection était bouchée, donc trois voitures, dont la nôtre, se sont arrêtées pour éviter d’être bloquées au milieu du carrefour. La voiture de derrière, n’ayant pas freiné du tout, nous est alors rentrée dedans », raconte Chris Urmson. C’est un fait, en plus de parfois traiter les règles de conduite avec légèreté, l’être humain a aussi tendance à faire preuve d’inattention — lorsqu’il utilise son téléphone notamment. A noter que l’accident a été causé par une autre voiture de Google… qui était à ce moment-là conduite par un employé.

Cependant, deux catégories d’usagers de la route pourraient tout particulièrement bénéficier du comportement de ces voitures automatiques : les cyclistes et les piétons. Un cycliste a notamment raconté sur les forums de roadbike review une petite anecdote sur son interaction avec une voiture Google. « Je me suis arrêté à une intersection avec quatre stops. Elle était arrivée avant, donc prioritaire. Je me suis mis à faire du sur-place en attendant qu’elle passe », raconte-t-il. Problème : la voiture n’a pas compris ce comportement et n’a pas réussi à franchir le carrefour, s’arrêtant à chaque mouvement du cycliste. Cela peut certes faire sourire, mais le cycliste souligne qu’il s’est senti plus en sécurité en ayant affaire à une voiture automatique.

Autre témoignage, celui d’un résident du quartier de Mountain View en Californie, où les voitures Google passent régulièrement, qui a expliqué à Vox que « les voitures Google conduisent comme votre grand-mère ». Une Google car attendra notamment qu’un piéton ait fini de traverser avant de s’engager. Une bonne nouvelle pour ces derniers donc.

Si ces voitures pourraient bien, à terme, rendre les routes plus sûres, elles demeurent encore certainement « trop prudentes », comme le souligne Donald Norman, chercheur spécialiste des voitures automatiques à l’Université de Californie. En résumé, il reste encore à réaliser quelques ajustements sur la relation humain/robot avant de pouvoir véritablement lancer un tel produit sur les routes.

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