Suisse : Fin de l’abattage des vaches en gestation

 L’industrie bovine suisse vient d’introduire de nouvelles règles, qui ne sont cependant pas juridiquement contraignantes, visant à empêcher l’abattage de milliers de vaches enceintes. Elles prendront effet à partir du 1er février prochain.

(Photo Flickr/ Talley1144)
(Photo Flickr/ Talley1144)

Jusqu’à présent, les éleveurs suisses n’étaient pas contraints de vérifier si leurs vaches étaient en gestation avant de les envoyer à l’abattoir. Selon les estimations de la Schweizer Radio und Fernsehen (SRF), seul un tiers des éleveurs prenaient la peine de le faire. Résultat : près de 15 000 vaches enceintes seraient envoyées à l’abattoir chaque année, selon les résultats d’une enquête de 2014 de l’Office vétérinaire fédéral suisse. On y apprend que « 5,7% des vaches envoyées à l’abattoir étaient dans leur 5e mois de gestation ou plus », dont « presque 1% en état de gestation avancée ».

Depuis lors, plusieurs groupes de défenseurs des droits des animaux du pays militent pour améliorer la situation. Ce n’est pourtant que ce mois-ci, soit plusieurs trois ans plus tard, qu’un groupe de travail emmené par Proviande, une coopérative interprofessionnelle suisse de la filière viande, a finalement élaboré de nouvelles réglementations à ce sujet, comme nous l’apprend The Local. Elles prendront effet le 1er février.

Selon ces nouvelles règles, les éleveurs auront dorénavant l’obligation de vérifier si leurs génisses âgées de 18 mois ou plus, mais aussi toute vache ayant donné bas il y a moins de cinq mois, sont enceintes. En cas de doute, l’éleveur sera tenu de faire venir un vétérinaire pour examiner l’animal. Les vaches enceintes ne pourront pas être envoyées à l’abattoir — à l’exception près de circonstances exceptionnelles comme un accident grave ou une maladie incurable.

Dans un communiqué, Proviande explique que les nouvelles réglementations vont « aider les détenteurs d’animaux à assumer leur responsabilité éthique pour le bien-être et la protection des vaches mères et des jeunes bêtes ». Il est également précisé que « la solution sectorielle n’a pas pour seul objet de prévenir les abattages d’animaux en gestation », mais qu’elle vise aussi à contribuer « à la préservation de la bonne image de la production suisse de bétail bovin ».

À noter cependant que techniquement, le groupe de travail se contente de fournir « une information technique ». Ainsi, bien que les nouvelles réglementations aient été approuvées par l’industrie bovine du pays, elles ne sont donc pas juridiquement contraignantes.

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