Les autorités de la préfecture d’Hokkaido, au Japon, ont publié fin octobre un tout nouveau guide de survie visant à préparer ses 5,5 millions d’habitants à une éventuelle attaque nucléaire de la Corée du Nord. Sa spécificité ? Il prend la forme d’un manga de quatre pages créé pour l’occasion par le mangaka Manabu Yamamoto.

Mi septembre, la Corée du Nord tirait un nouveau missile au-dessus du Japon. Comme celui du 29 août, ce dernier allait terminer sa course dans l’océan Pacifique, à 2 000 km à l’est du cap Erimo, au sud de l’île nippone d’Hokkaido.
Près d’un mois après ces évènements, les autorités de la plus septentrionale des quatre îles principales de l’archipel du Japon — qui a pour spécificité de correspondre également à la fois à une préfecture et à une région —, viennent de publier un guide de survie visant à préparer ses quelque 5,5 millions d’habitants à une éventuelle attaque nucléaire de la Corée du Nord. Pas de doute, nous sommes bien au Japon : les autorités ayant jugé bon de marier l’anxiété causée par les tensions géopolitiques et l’amour des Japonais pour les manga. Le guide prend en effet la forme d’un manga de quatre pages créé pour l’occasion par le mangaka Manabu Yamamoto, comme nous l’apprend un récent article du Guardian.
“Nous avons décidé de publier le manga après avoir entendu de la part des résidents que le précédent guide de survie était difficile à comprendre”, a expliqué Kiyomi Tanabe, un porte-parole des autorités, à l’AFP. Le manga est visible sur le site Internet de la préfecture. Il a également été envoyé par email aux écoles et autres organismes publics, qui ont la charge de l’imprimer et de le distribuer.

Y sont dépeints des personnages de fiction dont le quotidien, on ne peut plus banal, se voit soudainement interrompu par une attaque de missiles balistiques nord-coréens. Bien préparés, les écoliers se mettent à couvert sous leur table d’école. Le fermier, lui, saute de son tracteur pour se recroqueviller dans son champ, face contre terre. Pendant ce temps, en mer, l’équipage d’un chalutier se réfugie immédiatement dans la timonerie. Le manga conseille aux habitants de se mettre à couvert dans des bâtiments solides ou sous-terre. Faute de mieux, il explique qu’il convient de s’allonger face contre terre ou se protéger la tête avec ses avant-bras ou un coussin.

Comme le rappelle le Japan Times, il y a peu de chance que la préfecture d’Hokkaido, relativement rurale et peu peuplée, figure en haut de la liste des cibles potentielles de Pyongyang. Cependant, le Japon a de véritables raisons de s’inquiéter de la menace nord-coréenne, étant donné le comportement de son belliqueux voisin. En effet, à peine plus d’un millier de kilomètres séparent les deux pays, ce qui veut dire que les habitants d’Hokkaido n’auraient qu’une petite dizaine de minutes à peine pour suivre les instructions officielles en cas d’attaque.
Les autorités s’étaient préparées à un éventuel tir d’essai à l’occasion du 72e anniversaire de la fondation du Parti des travailleurs de Corée du Nord, le 10 octobre dernier. Il n’y aura heureusement pas eu d’incident. Certains analystes parlent maintenant d’un risque accrut début novembre, en réaction à la série d’exercices militaires conjoints dans les eaux de la péninsule coréenne récemment entamée par les marines américaine et sud-coréenne, ou bien à l’occasion de la venue au Japon du président américain Donald Trump du 5 au 7 novembre, dans le cadre d’une tournée diplomatique de onze jours dans cinq pays d’Asie.
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