Début septembre, la Chine a conclu un important accord commercial avec Israël. Il lui donnera la possibilité d’investir 300 millions de dollars américains dans des entreprises israéliennes innovantes du secteur des nouvelles technologies environnementales, dont trois se sont spécialisées dans la recherche sur la production de viande in vitro.

L’accord commercial que la Chine vient de conclure avec Israël ne fera certainement pas pleurer les opposants à l’élevage intensif. Son objet ? La possibilité pour Pékin d’investir 300 millions de dollars dans des entreprises israéliennes innovantes du secteur des nouvelles technologies environnementales, et notamment SuperMeat, Future Meat Technologies et Meat the Future, trois entreprises se spécialisant dans la recherche sur la viande in vitro (NDLR, aussi connue sous le nom de viande cultivée, viande synthétique ou viande artificielle), révèle un récent article de The Independent.
Comme l’explique le quotidien britannique, ce type de viande est fabriqué en laboratoire en utilisant des cellules animales, ce qui en fait une pratique décriée par un certain nombre de vegans. The Independent précise néanmoins que si la technologie actuelle n’est pas exempte d’abattage d’animaux, les scientifiques travaillent actuellement sur des substituts qui seraient, eux, entièrement synthétiques.
Quoi qu’il en soit, plusieurs organisations de protection de l’environnement et de défense des droits des animaux se sont félicitées de la décision de la Chine. En effet, elles considèrent cette option plus « verte » que l’élevage industriel, dans la mesure où elle pourrait éviter, à terme, le massacre de milliards d’animaux, et les émissions de CO2 qui vont avec.
Bruce Friedrich, le directeur du Good Food Institute (GFI), une organisation qui vise à promouvoir des alternatives face à l’élevage d’animaux dans le but de produire de la viande, a ainsi qualifié l’accord de « colossale opportunité » pour le potentiel marché chinois, rapporte Quartz. Il explique considérer que l’accord “pourrait mettre la viande [propre] sur le radar des hauts responsables chinois qui ont la capacité d’investir des milliards dans cette technologie”.
De nos jours, la Chine importe chaque année pour plus de onze milliards d’euros de viande afin de satisfaire les besoins croissants de plus de 1,4 milliard d’habitants. Des chiffres qui ont de quoi donner le tournis et qui ont conduits le ministère de la Santé du pays à suggérer l’année dernière dans son nouveau guide alimentaire, qui paraît tous les 10 ans, de fortement réduire la consommation de viande. Objectif : la ramener sous la barre des 30kg par personne par an.
Pour rappel, en 2013, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estimait que 14,5% du total des émissions de gaz à effet de serre, soit 7,1 gigatonnes d’équivalent CO2 par an, seraient imputables à l’élevage — toutes filières de production animale confondues. Les principales sources d’émissions étant la production et la transformation de fourrage (45%), suivie de la digestion des bovins (39%) et enfin de la décomposition du fumier (10%).
L’année dernière, un rapport publié par des chercheurs de l’Oxford Martin School, un département de recherche de l’université anglaise d’Oxford, évaluait qu’une adoption à l’échelle mondiale du végétarisme pourrait permettre de faire baisser de 2/3 le total de nos émissions de gaz à effet de serre.
Malheureusement, le dernier paragraphe n’arrivera jamais. Et le marché de la viande in-vitro est un marché supplémentaire.
Donc ça ne change rien.