Sida : L’ONU rappelle que 1,9 million de personnes sont contaminées chaque année

 Un rapport de 286 pages publié ce mardi par l’Onusida (le programme de l’ONU contre le sida) dresse un bilan mitigé de la lutte contre l’épidémie. Entre 2010 et 2015, 1,9 million d’adultes par an ont été recensés comme nouvellement contaminés dans le monde. En Russie, où l’épidémie ne cesse de progresser, la situation apparait même particulièrement alarmante.

(photo flickr/anhphl)
(photo flickr/anhphl)

La tendance avait longtemps semblé à la baisse après que l’épidémie n’a atteint son « pic » en 1997. Certains, comme Hilary Clinton aux États-Unis en 2011, parlaient déjà de la fin prochaine de l’épidémie, ou plus récemment l’Australie. En juin dernier, l’ONU elle-même s’était d’ailleurs fixé comme objectif d’en finir avec l’épidémie d’ici 2030, rappelle le Guardian.

Pourtant, il semblerait que le déclin de l’épidémie se soit brusquement interrompu depuis 2010, comme le montre un récent rapport de 286 pages publié ce mardi par le programme de l’ONU contre le sida. L’organisation estime que chaque année, entre 2010 et 2015, près de deux millions d’adultes auraient été contaminés par le virus du sida. Résultat : il y aurait encore actuellement environ 36,7 millions de porteurs du virus dans le monde. Une grande majorité d’entre eux vivant en Afrique subsaharienne.

En cause notamment, la forte augmentation du nombre de cas répertoriés en Europe de l’Est et en Asie Centrale, des régions du monde qui ont enregistré une hausse dramatique de 57% en l’espace de cinq ans. Deux pays de cette zone géographique ont particulièrement retenu l’attention de l’Onusida : l’Ukraine, où 10% des cas ont été détectés, mais surtout la Russie, avec 80% des cas [nous vous en parlions sur 8e étage en janvier dernier]. Sur la même période, l’épidémie a également progressé en Afrique du Nord (+4%), en Amérique Latine (+2%), dans les Caraïbes (+ 9%), ainsi qu’au Moyen-Orient (+4%).

Pour des résultats plus encourageants, il convient de tourner son regard vers l’Afrique de l’Est et du Sud (-4%), ou encore la zone Asie-Pacifique (-3%) — la baisse restant marginale en Europe de l’Ouest et Centrale, tout comme en Amérique du Nord. Autre bonne nouvelle, les enfants seraient moins touchés qu’auparavant, leur taux de contamination ayant diminué de plus de 70% depuis le début du siècle.

Depuis son apparition dans les années 70, la pandémie de Syndrome d’immunodéficience acquise (Sida) a entrainé la mort de près de 35 millions de personnes. Le rapport précise que parmi les populations les plus à risque se trouvent les consommateurs de drogues injectables, les homosexuels, les prostituées et leurs clients, les personnes transgenres, et enfin les prisonniers.

Pour tenter de juguler l’épidémie, Michel Sidibé, le directeur exécutif de l’Onusida, préconise une prévention accrue — qui passe notamment par une meilleure sensibilisation aux risques, la distribution de préservatifs, ou encore celle de médicaments permettant de protéger les partenaires sexuels des personnes infectées —, dans l’attente d’un éventuel vaccin ou traitement véritablement efficace : « Nous tirons la sonnette d’alarme. Le pouvoir de la prévention n’est pas pleinement utilisé. Si nous assistons maintenant à une résurgence de nouvelles infections au VIH, l’épidémie sera impossible à garder sous contrôle. Le monde doit immédiatement prendre des mesures d’urgence ».

Recommandé pour vous