Les législateurs suédois viennent de voter une loi qui limite la durée maximale des prêts hypothécaires accordés dans le pays à 105 ans. Une mesure, peu convaincante, qui vise à endiguer la flambée des prix de l’immobilier et à diminuer le niveau d’endettement des Suédois.

Considérés comme une stratégie pour accéder à la propriété malgré la flambée des prix de l’immobilier, les prêts hypothécaires (NDLR, à la différence d’un crédit classique, une garantie porte sur le bien immobilier dont le créancier peut obtenir la saisie s’il n’est pas remboursé dans les délais) à très long terme, qui diminuent les paiements mensuels au détriment de taux d’intérêt plus élevés, sont très populaires en Suède. Jusqu’à aujourd’hui, il n’existait pas dans le pays nordique de durée maximale légale pour leur remboursement.
Résultat : la durée moyenne d’un prêt hypothécaire y était de 140 ans en 2013, allant jusqu’à parfois obliger les petits-enfants à vendre la maison familiale afin de rembourser l’hypothèque contractée par leurs grands-parents pour l’acheter. Une situation aussi affligeante que grotesque à laquelle le gouvernement suédois avait promis de remédier l’année dernière.
Le vote il y a quelques jours d’une nouvelle loi dans ce domaine aurait pu laisser croire que des mesures concrètes allaient enfin être prises en ce sens, comme nous l’apprend un récent article paru dans The Telegraph. Pourtant, s’il y a bien de légères améliorations, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Selon le texte de la nouvelle loi, la durée maximale des prêts hypothécaires délivrés dans le pays est dorénavant limitée à 105 ans — ce qui ne met aucunement à l’abri la progéniture des emprunteurs. Point positif, les emprunteurs seront dorénavant obligés de rembourser un pourcentage minimum, non précisé, du prêt chaque année une fois terminée la période de grâce initiale de cinq ans (selon une étude parlementaire, près d’un tiers des personnes ayant contracté une hypothèque en 2014 ne remboursaient que les intérêts).
De leur côté, les banques suédoises ont fait savoir leur mécontentement. « Ce n’est pas bon pour les finances des ménages dans la mesure où cela rendra les hypothèques plus coûteuses et leurs termes moins avantageux. Et ce n’est pas bon pour la stabilité financière en général », a ainsi déclaré Hans Lindberg, le directeur de l’Association des banquiers suédois, au Dagens Industri.
Au cours des dernières décennies, la hausse des prix de l’immobilier a amené les ménages suédois à se trouver parmi les plus endettés d’Europe. Rien qu’au cours de l’année dernière, les prix ont augmenté de près de 18%, conduisant HSBC à déclarer publiquement qu’elle considérait cette bulle spéculative sur le point d’exploser.
Selon les informations de The Local, le détenteur suédois de prêt hypothécaire contracte en moyenne une dette équivalente à 366% de ses revenus annuels.
En France, les hypothèques (exception faite des hypothèques rechargeables) ont une durée légale équivalente à celle du crédit contracté par l’emprunteur.
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