Syrie : 83% de la population du pays vit désormais sous le seuil de pauvreté

 Un nouveau rapport, réalisé conjointement par l’ONU et l’Université écossaise de Saint Andrews, révèle que plus de 80% de la population syrienne vivrait maintenant sous le seuil de pauvreté, contre 28% avant le début de la guerre.

(Photo Flickr/ Chaoyue PAN )
(Photo Flickr/ Chaoyue PAN )

Cinq ans après le début du conflit syrien, le pays continue de souffrir quotidiennement des affres et de l’horreur des combats. Un nouveau rapport intitulé « Syrie en guerre : Cinq ans plus tard », cosigné par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) de l’ONU et le Centre d’études syriennes de l’Université écossaise de Saint Andrews, paru le 28 avril dernier, nous rappelle cette sinistre réalité.

Les chiffres donnent le vertige. Sur le plan humain, on dénombre 2,3 millions de morts et de blessés pour 12 millions de déplacés. Du côté de l’économie, le PIB s’est contracté de près de 55% (et même de 60% pour le seul Produit intérieur brut agricole), pour des pertes totales estimées à 225,5 millions d’euros. Et quant aux coûts estimés des destructions de logements et d’infrastructures, ils se chiffreraient autour de 78,3 milliards d’euros.

Conséquence : 83,4% de la population, soit 15 millions de personnes (dont 6 millions d’enfants), vivraient maintenant sous le seuil de pauvreté. C’est presque trois fois plus qu’avant le début du conflit.

Selon ce rapport, depuis 2011, la pauvreté a été la cause directe de la mort de près de 270 000 personnes. Damas, Alep, Deraa, aucune région, qu’elle soit contrôlée par les rebelles, l’OEI ou le régime, n’est épargnée.

On y apprend également que l’accès à l’éducation a fortement diminué, passant de 95 à 75%. En cause, la destruction des infrastructures et la pénurie d’enseignants. Une baisse qui se fait particulièrement sentir dans le primaire, où les effectifs totaux sont passés de 98,2% en 2010 à 61,5% l’année dernière.

Le bilan n’est guère meilleur du côté du secteur de la santé. Il ne reste plus que 323 hôpitaux en service, dont 69 uniquement partiellement, contre 493 en 2010. D’un médecin pour 661 habitants environ en 2010, nous sommes passé à un pour 1442. La faute à des attaques qui se multiplient et poussent un nombre toujours plus important de médecins sur les routes de l’exil.

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