L’Autorité de régulation des médias électroniques du Pakistan (PEMRA) vient d’interdire la diffusion de publicités pour les préservatifs et/ou les contraceptifs sur les chaînes de télévision et les radios du pays. Une décision qu’elle justifie par la nécessité de s’assurer de préserver « d’innocents enfants » d’une exposition au sujet du sexe.
(Capture d’écran Youtube/ DKT International)
«Le grand public est très préoccupé par l’exposition de tels produits à la vue d’innocents enfants, qui peuvent être intrigués par les caractéristiques et l’usage de ces produits », explique l’Autorité de régulation des médias électroniques du Pakistan (PEMRA) dans un communiqué. C’est par l’intermédiaire de ce texte que la PEMRA, qui explique n’avoir fait que donner suite aux plaintes d’un certain nombre de parents, vient tout bonnement d’interdire la diffusion de toute campagne publicitaire pour des préservatifs et/ou des contraceptifs à la radio ou à la télévision au Pakistan, comme l’explique un récent article du Guardian.
Le timing de l’interdiction est cependant loin d’être idéal pour le gouvernement pakistanais. Ce dernier est en effet en train de mener de front une vaste campagne de communication visant à encourager les quelque 190 millions d’habitants de ce pays majoritairement conservateur à faire usage de méthodes de contraception, comme le rappelle le India Times.
De nos jours, le taux d’usage de méthodes de contraception demeure particulièrement bas au Pakistan. Selon les statistiques du gouvernement, il a même chuté de 7,2% l’année dernière. Un problème de taille pour le gouvernement du sixième pays le plus peuplé au monde.
En effet, le Pakistan enregistre actuellement une croissance démographique annuelle de 1,92%. Au rythme actuel, sa population pourrait dépasser les 227 millions d’habitants d’ici 2025, mettant ainsi gravement en péril le fragile équilibre « entre ressources [disponibles] et population », détaille le Guardian. Deuxième problème, cela fait également plusieurs années que le Pakistan est confronté à une grave épidémie de Sida, qui causerait la mort d’environ 2800 personnes chaque année.
Qu’importe, la PEMRA n’en est pas à son coup d’essai en matière d’interdiction. De 2013 à 2015 déjà, les autorités ont banni durant deux ans la diffusion des publicités humoristiques pour les préservatifs de la marque JOSH, avant de recommencer en 2015, avec l’interdiction d’une autre campagne jugée « immorale et contraire aux valeurs » du pays.
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