Avery Ng Man-yuen, un militant prodémocratie hongkongais de quarante ans, vient d’être condamné à trois semaines de prison. Il a été jugé coupable de voie de fait simple pour avoir lancé l’année dernièr un sandwich au thon en direction de Leung Chun-ying, l’ex-chef de l’exécutif de Hong Kong.

ÀHong Kong, la plus grande et la plus peuplée des deux régions administratives spéciales de la République populaire de Chine, montrer son mécontentement en lançant de la nourriture en direction d’un responsable politique peut vous coûter cher. En effet, la BBC nous apprend qu’Avery Ng Man-yuen, un militant prodémocratie hongkongais de quarante ans, vient de se voir condamner à trois semaines de prison pour avoir lancé un sandwich au thon en direction de Leung Chun-ying, l’ex-chef honni de l’exécutif de Hong Kong.
So Wai-tak, une juge de Kowloon, une partie de Hong Kong située sur le continent, au nord de l’île de Hong Kong, a en effet jugé ce mardi que cet acte, daté de l’année dernière, s’apparentait à une voie de fait simple (NDLR, notion de droit qui s’apparente à un acte violent envers une personne, lorsque cette violence n’est pas qualifiée de blessure), comme le précise RTHK, la seule société d’audiovisuel public de Hong Kong. La magistrate a ensuite justifié sa décision, jugée particulièrement sévère, en expliquant qu’elle espérait que cela enverrait un message clair “à ceux qui utilisent des méthodes illégales pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement”.
Rappelons qu’Avery Ng Man-yuen est connu pour son rôle de président de la Ligue des Sociaux-Démocrates, un parti politique radical prodémocratie hongkongais dont l’objectif affiché est de « prendre une position claire pour défendre les intérêts du peuple ». Devant la juge, l’homme a admis avoir lancé un “sandwich au poisson puant” en direction de l’ex-chef de l’exécutif de Hong Kong. Sa justification ? Ce dernier arborait un air bien trop suffisant à son goût. Il avait cependant raté sa cible et le sandwich a finalement percuté Lau Wing-kwan, l’inspecteur en chef de la police.
Pour l’heure, Avery Ng Man-yuen, qui ne possédait pas de casier judiciaire, a été libéré sous caution en attendant de faire appel, précise The Standard, un journal gratuit publié à Hong Kong en langue anglaise. Il a déclaré à la magistrate juste avant qu’elle ne rende le verdict : “J’espère que vous comprenez qu’aucune peine dissuasive n’aura d’effet sur moi”.
Il a également ajouté qu’il se sentait “profondément honoré” d’être capable de se faire la voix des déshérités hongkongais, affirmant que l’incident aura eu le mérite de mettre en lumière le fait qu’une personne âgée sur quatre de la région de Hong Kong vit actuellement sous le seuil de pauvreté : “Ils n’ont pas de dignité. Un sandwich est un luxe pour eux.” Pour sa part, la juge a commenté en disant que le président de la Ligue des Sociaux-Démocrates ne faisait que “se chercher des excuses pour rationaliser son comportement”.
Devant le tribunal, les soutiens de M. Avery Ng Man-yuen se sont dits outragés d’apprendre que jeter un sandwich à la figure de quelqu’un pouvait vous valoir trois semaines de prison à Hong Kong. “J’aimerais pouvoir réaliser une expérience et acheter 1000 sandwichs pour voir à quel point ils blesseront une personne si on lui lance dessus”, conclut, sarcastique, Leung Kwok-hung, un autre militant prodémocratie de la Ligue des Sociaux-Démocrates.
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