Comme chaque vendredi sur 8e étage, nous vous proposons notre article « WTF ». L’idée : au travers d’une information qui pourrait à première vue prêter à sourire, évoquer un sujet que nous considérons digne d’intérêt. Cette semaine, nous nous intéressons à ces universités sud-coréennes qui ont décidé de rendre obligatoires des cours sur l’amour, le mariage et les relations de couple. Objectif ? Lutter contre le déclin démographique annoncé de la population sud-coréenne.

«Le but du cours est de développer la capacité des étudiants à choisir quel type de personne leur convient », explique Jang Jang Jae-sook, un professeur de l’université privée Kyung Hee, de Corée du Sud, dans les pages du International Business Times. Il fait ici référence aux cours obligatoires, et pour le moins atypiques, sur l’amour, le mariage et plus généralement les relations de couple, qu’il a réussi à mettre en place dans deux universités sud-coréennes ces dernières années.
Une nouvelle matière dont l’objectif est d’enrayer le déclin démographique annoncé de la population de Corée du Sud. En effet, après avoir connu un pic du nombre d’habitants âgés de 15 à 64 ans en 2016, avec 37,04 millions de personnes, le nombre de Sud-coréens en âge de travailler a entamé un effritement progressif et inéluctable en raison du départ à la retraite de la génération des baby-boomers, selon les projections de l’institut de statistiques sud-coréen « KOSTAT ». Ainsi, en 2030, la Corée du Sud pourrait compter moins de 33 millions de personnes en âge de travailler, et seulement 22 millions en 2060.
Constat similaire au niveau de la population totale. Le pic devrait être atteint en 2030, avec environ 52,16 millions d’habitants, mais la chute qui s’ensuivra risque d’être brutale. Si le taux de natalité ne repart pas rapidement à la hausse, « KOSTAT » estime que le pays repassera sous la barre des 50 millions en 2045, puis des 40 millions en 2069.
Face à ces perspectives moroses, les universités Dongguk et Kyung Hee, de la capitale Séoul, et Inha, de la ville portuaire d’Incheon, ont décidé de prendre ces dernières années des mesures locales. Inquiets à l’idée que les jeunes Sud-Coréens — souvent obsédés par leur carrière et peu intéressés par les interactions avec le sexe opposé — ne veuillent plus fonder de famille, les professeurs de ces universités ont conclu qu’il convenait de rectifier la tir en les obligeant à suivre un cours sur le sujet.
Ainsi, à l’université Dongguk, l’une des rares universités affiliées au bouddhisme dans le monde, un cours intitulé « Mariage et famille », demande aux étudiants de se prêter au jeu et d’essayer de « sortir » avec trois de leurs camarades de classe, et ce pour une durée minimum d’un mois à chaque fois. À Kyung Hee, le cours s’intitule « Amour et mariage » et a pour objectif d’apprendre aux étudiants à « former des relations de couples saines », comme le précise au magazine Study International le professeur Jang Jang Jae-sook, à l’origine de ces deux cours.
« Le cours n’apprend pas aux étudiants qu’une relation de couple épanouie devrait se terminer par un mariage, dans la mesure où les étudiants d’aujourd’hui considèrent le fait de sortir avec quelqu’un ou le mariage comme optionnel », ajoute-t-il. Selon lui, de tels cours sont particulièrement importants dans un contexte où les cas de maltraitance d’enfants et de violences au sein du couple sont en hausse dans le pays.
Interrogé par les équipes du Study International, Jun Mi-kyung, le professeur en charge du cours « Mariage et famille » à l’université Dongguk, explique que les étudiants ont plutôt bien accueillis cette initiative atypique. Il précise que les étudiantes se sont montrées tout particulièrement intéressées et n’ont pas hésité à exprimer clairement leur désir d’être « en couple » avec un partenaire en particulier. Selon Jun Mi-kyung, plusieurs étudiants ont même fini par se marier. Cependant, la majorité de ces relations de couple ne durent pas bien longtemps. « C’est naturel, comme la plupart des couples qui se forment à l’université finissent pas rompre et pas par se marier. Mûrir à travers les relations et les ruptures est l’objectif premier de ce cours. »
Est-il réellement besoin « d’enrayer le déclin démographique annoncé de la population de Corée du Sud », sachant que la densité de population y est de 514 habitants au km² ?
En effet, avec cette même densité de population, nous serions 284 millions de français, soit plus de 200 millions de plus qu’aujourd’hui !…
La baisse de la population annoncée est donc clairement une bonne chose pour les coréens et pour les autres espèces présentes sur ce territoire.