Inde : Les vautours ont désormais un prix

 Des défenseurs de l’environnement indiens tentent de souligner l’importance de protéger les vautours. Ils ont ainsi décidé d’estimer la valeur monétaire de leur activité de charognards.

(Photo Flickr/ John Haslam)
(Photo Flickr/ John Haslam)

Saviez-vous que, sur une période d’un an, 600 vautours sont capables de faire disparaître autant de carcasses animales qu’une usine d’équarrissage de taille moyenne ? Ce résultat, issu d’une récente étude commanditée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), a pour objectif de faire prendre conscience à la population de l’importance des vautours. L’ONG s’est ainsi intéressée au coût moyen de l’élimination des carcasses animales en provenance de l’industrie agroalimentaire afin d’estimer la valeur économique des vautours, dont une majorité d’espèces est actuellement menacée d’extinction en Inde, comme le rapporte un article du Hindustan Times. Ainsi, comparé au coût d’exploitation d’une usine d’équarrissage de taille moyenne, chaque vautour de ville vaudrait dans les 696 000 roupies (soit environ 9115 euros), contre 585 000 roupies (7663 euros) pour un vautour vivant en région rurale.

L’IUCN, par l’intermédiaire de NM Ishwar, le responsable indien de l’équipe chargée de cette étude, appelle les gouvernements à investir dans les programmes de préservation des populations de vautour :

La création d’une zone protégée permettant à 600 oiseaux de se reproduire avant d’être relâchés dans la nature coûterait seulement 75% du coût [à l’année] d’une usine d’équarrissage de taille moyenne.

En Inde, le vautour, malgré le fait qu’il soit un animal sacré pour les hindous, est en voie de disparition. Les effectifs des populations de vautours sont en baisse constante depuis la fin des années 1980. En cause notamment, l’utilisation massive pendant des années dans le pays du diclofenac, un anti-inflammatoire communément donné au bétail. Problème : il se révèle également mortel pour les vautours ayant mangé la carcasse d’une bête qui aurait reçu un traitement peu avant sa mort. Si l’usage vétérinaire du diclofenac est aujourd’hui interdit dans le pays, il n’est pas exclut que l’usage d’autres médicaments ne mettent actuellement en danger la survie des oiseaux.

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