Égypte : L’armée autorisée à se lancer dans le secteur pharmaceutique

 Le 22 janvier dernier, le gouvernement égyptien a décrété que l’armée pourra désormais diriger sa propre entreprise pharmaceutique. Une décision qui intervient alors que les prix des médicaments sont en très forte hausse dans le pays, les Égyptiens étant confrontés à l’une des pires crises économiques de l’histoire du pays.

(Photo Flickr/ Alisdare Hickson)
(Photo Flickr/ Alisdare Hickson)

Alors que le pays fait face à une crise économique très sévère, le gouvernement égyptien a annoncé fin janvier qu’il autorise désormais l’armée — acteur majeur de l’économie du pays s’il en est — à créer sa propre entreprise pharmaceutique, comme l’explique un article publié sur le site Internet d’information Egypt Independent. La décision tombe alors que les prix des médicaments n’ont de cesse de grimper en Égypte — et à en croire RFI, qui cite une source officielle, certains viendraient même déjà à manquer.

Un décret, signé de la main du Premier ministre Chérif Ismaïl et daté du 17 janvier, indique que « l’Agence nationale pour la production militaire est autorisée à prendre part à la création d’une entreprise appelée Compagnie nationale égyptienne de pharmacie ». Il n’a cependant été rendu public que le dimanche 22 janvier dernier.

Comme l’explique Egypt Independent, l’obtention de cette nouvelle licence renforce encore un peu plus le poids de l’armée dans l’économie du pays. Un rôle aussi important que controversé depuis des décennies, que l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi n’a visiblement fait que renforcer, comme l’expliquait en fin d’année dernière le quotidien francophone libanais de référence L’Orient le Jour.

Aujourd’hui, ce « géant économique de l’ombre » serait présent dans presque tous les secteurs de l’économie — dans un article en date de 2014 Le Monde évoquait ainsi, en vrac, la production et la commercialisation de bouteilles d’huile d’olive, d’eau en bouteille, de paires de chaussures, mais aussi de Butagaz, ou encore de télévisions et de machines à laver.

En décembre dernier, le président al-Sissi a affirmé que ces activités ne représentaient au maximum qu’entre 1,5% et 2% du PIB du pays. Des estimations très loin de la réalité selon certains experts qui considèrent que l’armée pourrait actuellement contrôler près de la moitié de l’économie égyptienne. Une chose est sûre : ce n’est pas l’arrivée de l’armée dans un secteur pharmaceutique très lucratif qui risque d’améliorer les choses.

Recommandé pour vous

0 commentaires