Le 27 janvier dernier, la municipalité de Barcelone a adopté un plan d’urbanisme qui fait grincer des dents les professionnels du tourisme. Il devrait prendre pleinement effet d’ici 2019 et interdira purement et simplement l’ouverture de nouveaux hébergements touristiques dans le centre-ville et les quartiers bordant le centre. Objectif ? Réguler la pression immobilière engendrée par le tourisme de masse.

La Mairie de Barcelone a l’habitude de faire parler d’elle depuis l’élection d’Ada Colau, élue du parti Barcelone en commun (BC), en mai 2015. En fin de semaine dernière, elle est donc restée fidèle à ses habitudes en prenant une décision pour le moins radicale, même si attendue depuis longtemps, qui va impacter fortement l’industrie du tourisme dans la région.
Le 27 janvier, la municipalité a en effet décidé d’approuver un nouveau plan d’urbanisme, “El Plan Especial Urbanístico de Alojamientos Turísticos” (PEUAT), qui divisera dorénavant la ville en quatre zones. Il interdira l’ouverture de nouveaux hébergements touristiques (NDLR, ce qui concerne aussi bien les appartements à louer que les hôtels et les pensions) dans le centre-ville historique de Barcelone — qui fait partie de la zone 1 au même titre qu’une grande partie de l’Eixample et de Poble-sec —, comme nous l’apprend un récent article de The Local.
Cependant, c’est bien la capitale catalane tout entière qui est concernée. Il sera en effet également interdit d’ouvrir des hébergements de ce type dans les quartiers bordant le centre (zone 2) — même s’il restera possible, à la différence de la zone 1, d’y remplacer ceux qui seraient amenés à fermer, comme le précise El País. Ainsi, pour ouvrir de nouveaux hôtels, il faudra donc aller en périphérie de la ville, en zone 3 et 4.
L’objectif de ce plan, qui devrait pleinement prendre effet d’ici 2019, est clair : lutter contre le tourisme de masse, ce fléau qui dévore la ville à petit feu depuis les Jeux olympiques d’hiver de 1992. Et pour cause, ces dernières années, cette ville densément peuplée de 1,6 million d’habitants a reçu en moyenne 27 millions de touristes par an — un chiffre qui est même monté à 29 millions en 2015. Le problème n’a rien de nouveau, nous vous en parlions d’ailleurs déjà en mai dernier sur 8e étage.
Cependant, malgré le ras-le-bol ambiant et le soutien d’une partie de la population, l’opposition et de nombreuses critiques considèrent que le plan d’urbanisme risque de freiner la création d’emploi et la croissance économique, comme l’explique El País. Difficile de leur donner tort : il est estimé que le tourisme générerait près de 13% du PIB de Barcelone. Cependant, est-ce une raison suffisante pour justifier une augmentation conséquente du prix des loyers, une saturation des espaces publics et de nombreuses nuisances nocturnes ? Non, vient donc finalement de trancher la nouvelle administration.
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