Comme chaque vendredi sur 8e étage, nous vous proposons « l’improbable ». L’idée : gratter le vernis anecdotique d’une information qui pourrait à première vue prêter à sourire pour en révéler des aspects que nous considérons dignes d’intérêt.

(Photo Flickr/ Aleksandr Zykov)
L’Ouzbékistan aurait-il enfin décidé de s’attaquer à son problème de corruption sur la route ? Dans la province de Tachkent, la police des transports ouzbeks a désormais l’interdiction de se dissimuler derrière des arbres ou « autres objets », comme nous l’apprend un article de la BBC. Le décret, émis le 12 mars, s’inscrit dans le cadre d’une vaste série de réformes du secteur des transports dans le pays musulman le plus peuplé d’Asie centrale (environ 32 millions d’habitants).
Il est précisé que les citoyens ouzbeks peuvent désormais signaler d’éventuels abus policiers sur le site Internet du gouvernement. Si ces derniers venaient à être prouvés, les coupables seraient susceptibles d’une mise à pied disciplinaire, d’un licenciement voire de perdre leur retraite.
Les policiers ouzbeks se verront également remettre de nouveaux uniformes, plus facilement repérables. En effet, de nombreux usagers de la route s’étaient plaints de la couleur bleu gris de leurs uniformes, qui les rendrait presque invisibles, comme l’explique le site Internet d’information Vesti.uz. Mesure additionnelle : les policiers se verront également dorénavant équipés de caméras portatives afin « d’aider dans la lutte anticorruption et contre les pots-de-vin sur la route ».
Les médias locaux se réjouissent de ces réformes qui font figure de petite révolution dans un pays où la corruption gangrène encore la plupart des secteurs de l’économie. Il faut dire que ces dernières années, les signalements d’abus policiers et de comportements s’apparentant à des tentatives de piéger les conducteurs s’étaient multipliés de façon alarmante. Le site d’information Fergana News évoquait même des accidents engendrés par des policiers se ruant sur la chaussée depuis leur cachette.
Un peu à l’instar de ce qu’il se passe actuellement en Arabie saoudite, un vent de réforme semble souffler sur le pays depuis l’arrivée au pouvoir du nouvel homme fort ouzbek, le président Shavkat Mirzioïev, à la suite de la mort de l’autoritaire dirigeant Islam Karimov. Mirzioïev apparaît visiblement décidé à améliorer la réputation bien écornée de l’Ouzbékistan.
Pour rappel, dans le dernier Indice de perception de la corruption de Transparency International (CPI), qui classe les pays selon le degré de corruption perçu dans un pays, l’Ouzbékistan arrivait en 157e position sur 180 pays.
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